RDC/Présidentielle 2023 : Katumbi à Beni, Oicha et Butembo, le grand chelem au coeur d’une province coupe-gorge

Venons-en aux comptes sur ce qu’aura été la journée du candidat Moïse Katumbi ce samedi dans le Nord-Kivu, une province coupe-gorge politiquement. Pour un switch state, le Nord-Kivu va être certainement décisif pour la présidentielle, même si elle est amputée de deux territoires d’importance.

Katumbi en a certainement conscience et c’est ce qui a certainement dicté son assiduité et sa méthodologie pragmatique à cette étape de sa campagne. Tout le sérieux voulu pour cette province symbole de la fierté bafouée de la RDC avec la résurgence d’une rébellion, le M23, autrefois battue mais qui a ramené le Rwanda dans sa suite. Les congolais médusés assistaient, par exemple, la honte en travers la gorge, au retour de ces rebelles et leurs soutiens à Bunagana; un nom comportant une énorme charge psychologique pour les congolais qui, depuis, vivent quotidiennement l’humiliation de cette présence rwandaise dans cette ville où les taxes des activités des congolais sont levées pour prendre la destination du Rwanda chaque jour.

Au coeur du Congo humilié

Béni, Oicha et Butembo sont des territoires et ville qui signent quotidiennement l’actualité du pays à l’encre du sang des Congolais. Des villes et provinces qui ont fait abdiquer le Président Tshisekedi avant la bataille lorsqu’il promettait de reconnaître comme échec de son mandat le non retour de la paix au Nord-Kivu et à l’Est du pays en général.

Le Chef de l’État sortant faisait cette projection avant la résurgence du M23. Aujourd’hui ses propres prévisions sur son propre mandat se sont confirmées dans toutes leur splendeur hideuse.

Et ce ne sont pas ces élèves réprimés devant la mairie de Béni, où ils étaient allés réclamer la paix afin de pouvoir étudier, qui l’ont oublié. En tout cas pas ceux qui étaient censés les protéger mais qui n’étaient pas au courant de leur situation et du traitement leur réservé.

C’est donc sur ces sentiers de la paix, des sentiers à très haut risques – aux plans sécuritaire et surtout politique – que Katumbi s’est risqué ce jour, virevoltant face à des foules anthousiastes qui, au finish, lui ont offert carrément un plébiscite.

« Le Nord-Kivu, c’est plié », commentait ce soir à Kinshasa un téléspectateur qui suivait ces déplacements.

Avant cette conclusion, les yeux remplis d’admiration : « C’est le grand chelem ». Et très probablement bientôt « jeu, set et match ».

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