On disait de lui qu’il était juste reclus dans son Katanga, donc sans envergure nationale, et cantonné au foot et à ses affaires, donc sans intérêt ni compétence d’un homme d’État. Depuis le début de son périple électorale -c’en est une plutôt qu’une campagne comme il en court -, Moïse Katumbi, c’est de lui qu’il s’agit, bouleverse les données. Même ses adversaires, qui avaient espérer le déstabiliser sur la question rwandais, ne savent plus par quel pied le tacler.
Le passage du candidat n°3 dans les contrées coupe-gorge est en train de révéler une véritable bête des tribunes, dévorant des foules à coup de courts messages mais incisives, bien ciblés en fonction des différents publics et leurs besoins. Particulièrement virevoltant, Katumbi termine une première semaine de campagne à la marrée haute, auréolé de ces ovations qui le portent en triomphe.
On avait, en effet, pensé que la mèche de Kisangani ferait long feu, mais les étapes suivantes, particulièrement en Ituri et aux Kivu, ont vite fait changer de discours et renvoyé ses adversaires au laboratoire pour arrêter de nouvelles stratégies pour l’arrêter. Ces étapes des provinces décisives, en raison de leur sensibilité sécuritaire, ont conclu en un passage concluant pour Katumbi qui a trouvé des contrées désabusées par cinq années d’inertie ou d’actions sans effet.
Katumbi n’a, dès lors, eu qu’à relancer l’espoir par sa propre personne, levant ainsi une option capitale pour la suite de la campagne et, pourquoi pas, sur l’issue même des scrutins. Parce que, de toute évidence, il a pris une sérieuse longueur d’avance. Porté en triomphe, ovationné et adoubé, cette première semaine aura été, pour lui, un caracolaga vers un plébiscite.
« Mbelekete jazz » côté Fatshi
Pendant ce temps, la caravane tshisekediste, houspillée depuis Muanda, continue de prendre eau de toutes parts avec des dysfonctionnements inédits. Un haut cadre de l’Udps, le propre parti de Fatshi, se propose même de prendre haut et court les membres des équipes de campagne. Dans les milieux de la presse, nombre de médias en viennent déjà à exiger d’être payés, car ils se rassurent de moins en moins de l’issue de la campagne en faveur de leur client.
Comme au foot, ça discute ferme sur terrain et sur le banc, et ça va être très chaud dans les vestiaires lors de l’évaluation à mi-parcours.
JDW