Réagissant à l’actualité sur les scrutins qui se poursuivent encore, la coalition « Congo ya Makasi », qui soutient la candidature de Moïse Katumbi à l’élection présidentielle, dénonce la « condescendance » des missions d’observation électorale du Centre Carter, de la SADC et de l’Union Africaine. Dans leurs rapports d’observation, en effet, ces missions estiment que malgré les difficultés logistiques, les scrutins se sont déroulés normalement et sont donc valables. L’UA appelle, cependant, à la mise sur pieds d’un cadre pour un dialogue politique sans en préciser l’objet.
Au cours d’une conférence de presse ce dimanche à Kinshasa, Me Hervé Diakiese, porte-parole de la coalition katumbiste, a déclaré que « la fraude électorale est bien là », mais il ne comprend pas pourquoi « ces missions demandent aux congolais d’accepter » les résultats issus de cette fraude.
« Pourquoi les congolais doivent-ils se contenter des standards électoraux au rabais ? »
Indigné, il cogne : « Pourquoi devons-nous nous contenter des standards électoraux au rabais et laisser les normes régulières aux autres ? ». Révolté par ces positions « qui font fi de toutes les évidences de fraude relevées par les électeurs eux-mêmes », le porte-parole de la coalition katumbiste parle de « rapports condescendants » de ces missions d’observation qui, ajoute-t-il, font « une lecture insultante de la citoyenneté congolaise ».
« Nous ne laisserons pas passer cette fraude », martèle encore Me Diakiese qui crie mordicus : « Ils ont triché et braqué les voix des congolais avec des machines à voter qui ont été distribuées à des particuliers appartenant tous à la famille politique de Tshisekedi ».
« Ce n’est pas Moïse Katumbi qui est victime de cette entreprise criminelle, mais le peuple »
Tout en faisant de nouveau constater que « la souveraineté du peuple a été volée », il estime que « dès le moment où il a été découvert la première machine entre les mains de particuliers, l’opération devait être stoppée immédiatement ». D’où le choc qu’il ressent des rapports d’observation électorale sous examen qui lui font encore dire, très amer : « Que valons-nous en tant que peuple si nous pouvons considérer que nos voix ne valent rien ? Sommes-nous réduits à un destin d’esclaves ? »
Soulignant, par ailleurs, que « ce n’est pas Moïse Katumbi qui est victime dans cette « entreprise criminelle », mais bien le peuple congolais, Hervé Diakiese réaffirme à nouveau, « pour que nul ne l’ignore » : « Il n’y a pas eu de vérité des urnes et il ne peut y avoir que l’annulation des élections. La réorganisation des élections implique préalablement , et notamment, le démantèlement de actuelle CENI ainsi que la reconsidération du fichier électoral et de la cartographie des bureaux de vote gardée opaque ».
JDW
