La coalition « Congo ya Makasi », qui soutient la candidature de Moïse Katumbi à l’élection présidentielle, s’est interrogé, ce dimanche au cours d’une conférence de presse, sur « l’inertie de la justice face à la flagrance des cas de fraude électorale qui auraient nécessité une saisine immédiate ». Me Hervé Diakiese, qui animait la conférence de presse, a estimé qu’il « n’est pas question d’aller au contentieux électoral parce qu’il n’y a pas tout simplement pas eu d’élections ».
Il a également écarté le concept de « vérité des urnes » car, pour lui, il n’y en a aucune au terme de ces scrutins qui se poursuivaient encore ce dimanche dans certains coins du pays.
Hervé Diakiese commentait là la déclaration publiée samedi soir par Moïse Katumbi et ses autres alliés qui ont renoncé à leur candidature, déclaration dans laquelle les signataires dénoncent une « fraude organisée » et appellent à l’annulation pure et simple de ces élections.
Les stratégies de la fraude électorale
« Les éléments crédibles et incontestables démontrent que jusqu’à l’heure normale de fermeture, Katumbi caracolait en tête et Tshisekedi suivaient largement en deçà », rappelle Diakiese qui note également qu’au soir, immédiatement après le vote, « témoins, observateurs et électeurs ont évincés des bureaux de vote et priés de revenir le lendemain ». C’est à partir de là, narre-t-il, que « le processus a été stoppé et soustrait à la vigilance citoyenne des congolais ». « C’est de là qu’a commencé le bourrage et la fraude électorale », a-t-il ajouté, parlant d’une « organisation de fraude savamment montée ». Et de poursuivre : « Felix Tshisekesi, qui n’a jamais été élu régulièrement, était en quête d’une légitimité mais son bilan n’a pas plaidé pour lui, c’est alors qu’ils ont orchestré cette fraude ».
Pour l’heure, la coalition « Congo ya Makasi » poursuit la compilation recensement des cas contre-vérifiables de fraude documentés par ses « équipes de vigilance citoyenne et contre-vérifiable ». Elle rappelle, en attendant, que cette vaste fraude a été facilitée autour d’un certain nombre d’astuces telles que « l’ouverture délibérément retardée des bureaux de vote pour repousser les opérations la nuit afin d’y perpétrer le bourrage des urnes ; les urnes non scellées à l’arrivée pour la facilitation de la dissipation, la vente et le troc des bulletins de vote. Dès lors, l’affichage des résultats par bureau comme prévu perd tout son sens car reflétant le bourrage des urnes.
La coalition katumbiste épingle également des « bureaux de vote parallèles validés par la CENI mais échappant aux électeurs ». Il s’agit de tous ces bureaux qui ont fonctionné dans les domiciles et les véhicules des particuliers, justifiant alors tout le mystère qu’entretenait la CENI sur la cartographie des bureaux de vote.
« C’était une entreprise criminelle »
Et cette nouvelle confirmation de Me Hervé Diakiese qui claque comme un fouet : « Ils ont triché et braqué les voix des congolais. C’était une entreprise criminelle, mais depuis les dénonciations, aucune ouverture d’enquête pour vérifier la véracité des faits. Aucune intervention au regard de l’ampleur de la situation, ce qui est une moquerie de la souveraineté des Congolais ».
C’est pour cela qu’en dépit de la démonstration de notre avance, et au vu de l’ensemble des éléments d’une entreprise criminelle et la fraude ayant tout corrompu, nous ne pouvions que demander l’annulation pure et simple des élections en renonçant à la revendication de la victoire. ».
Et cette estocade encore : « Nous ne nous sentons plus concernés par tout ce qui émanera du centre Bosolo, qui n’a plus rien de « Bosolo » (vérité en lingala) et qui est désormais un non événement.
JDW