« Je sais que la tâche est grande et que les défis sont immenses, mais ensemble on y arrivera ». Tels sont les premiers mots prononcés par Judith Suminua Tuluka au sortir de l’entrevue que lui a accordée le Président de la République après l’annonce, hier lundi 1er avril, comme Premier ministre. Ce n’est donc pas un poisson d’avril, la RDC tient là la toute première femme Premier Ministre depuis son accession à la souveraineté nationale et internationale.
Suminua Tuluka est certainement consciente des charges qui l’attendent mais n’en craint pas. Tout juste ex-Ministre du plan, ces fonctions lui ont donné une vue globale et détaillée de la vie nationale et des besoins de la République pour lui forger des épaules suffisamment pour assumer les charges de ses nouvelles fonctions.
En effet, le ministère du Plan assurent trois fonctions stratégiques au sein du gouvernement , à savoir : la fonction d’études et de production de statistiques, la fonction de planification, programmation et budgétisation et la fonction de suivi et d’évaluation des programmes et projets dans tous les secteurs de la vie nationale. Ceci d’autant plus que c’est ce ministère, véritable gouvernement en miniature au sein du gouvernement, qui élabore le plan de développement national et en programme l’exécution tout en assurant le suivi de sa mise en œuvre.
Un bon ministre du Plan est donc destiné à être un bon animateur de tout l’exécutif.
Mais Judith Suminwa Tuluka n’a pas que cette expérience grandeur presque nature d’un exécutif. Bien avant d’intégrer le Gouvernement Sama II, elle a évolué à la Présidence de la République où elle a assumé des charges similaires à la tête du Conseil Présidentiel de Veille Stratégique (CPVS). À cette position, elle coordonnait toute une équipe d’experts dans tous les domaines pour le suivi technique et l’évaluation de la mise en œuvre des engagements du Président de la République repris dans le programme du Gouvernement.
L’on peut donc considérer que Félix Tshisekedi tient son technocrate aux commandes de l’exécutif national ; un technocrate appelé à apporter des solutions pragmatiques aux différents défis qui se posent à la Nation. Âgée de 57 ans (elle est née le 19 janvier 1967), Judith Tuluka traîne derrière elle une expérience éloquente et fait montre de capacités qui vont avec.
Détentrice d’un diplôme d’études complémentaires en travail dans les pays en voie de développement, elle a une maîtrise en économie appliquée décrochée à l’Université Libre de Bruxelles (ULB). La nouvelle cheffe de l’Exécutif est également titulaire d’une licence en sciences économiques appliquées, option gestion financière des Facultés universitaires catholiques de Mons en Belgique.
Elle est aussi diplômée en comptabilité de l’Ecole de promotion et de formation continue -EPFC- à Bruxelles.
Ses débuts professionnels la localisent dans une banque qui l’accueille comme stagiaire avant son recrutement au sein d’une agence du système des Nations Unies où elle va fourbir ses armes de technocrate, déjà en assurant les fonctions d’assistante administrative et financière.
Son parcours le conduit ensuite comme experte nationale dans un projet d’appui communautaire à l’Est de la RDC pour le compte du Programme des Nations Unies Pour le Développement (PNUD).
En 2022, Judith Suminua intègre le cabinet du ministère du budget. Elle a fait aussi partie de la délégation congolaise qui accompagne le ministre du Plan d’alors au Sénégal pour s’inspirer des programmes d’équité territoriale de ce pays, en l’occurrence le Programme d’urgence de Développement communautaire (PUDC). C’est ce programme qui va inspirer au chef de l’État congolais le Programme de développement local des 145 territoires, programme dont Suminua va conduire la mise en œuvre lorsqu’elle devient elle-même Ministre d’État au Plan.