Conformément à son calendrier, la CENI a publié, vendredi 29 mars 2024, les listes provisoires des candidatures aux élections sénatoriales ainsi que celles des élections des Gouverneurs et vice-Gouverneurs. Pour ce qui est de l’élection des Gouverneurs dans la ville de Kinshasa, la centrale électorale a recalé deux candidatures dont celle de Vidiye Tshimanga, ancien Conseiller spécial du chef de l’Etat chargé des questions stratégiques.
La CENI oppose à l’ancien stratège de Félix Tshisekedi l’article 9 de la loi électorale reprenant, entre autres, une clause d’inéligibilité pour défaut de nationalité. Un motif pour le moins surprenant concernant cette personnalité qui, en sa qualité de Conseiller du chef de l’Etat, avait le statut d’agent de service public de l’Etat qui n’est réservé qu’aux nationaux.
La question à laquelle il pourra être question de répondre est alors de savoir comment un étranger a pu occuper des fonctions au plus haut sommet de l’Etat. Ou encore combien d’autres, à ce même niveau, se trouveraient dans la même situation.
La loi congolaise sur la nationalité, qui exclue la détention d’une nationalité concurrente, n’a pas encore subi de modification. Et l’Assemblée nationale, ni aucune autre institution congolais, n’a jamais pris de mesure de moratoire à ce sujet.
Vidiye Tshimanga avait été déchargé de ses fonctions à la suite d’une affaire de tentative de corruption et de trafic d’influence pour des investissements révélée dans une vidéo ; une affaire pour laquelle il avait été détenu pour des poursuites judiciaires. Le dossier fut clos pour défaut de compétence de la justice congolaise, les faits incriminés ayant été commis hors de son territoire.
On rappelle qu’avant cela, Vidiye Tshimanga avait été candidat Sénateur pour la même ville de Kinshasa aux élections de 2019. Lui-même s’était retiré pour dénoncer les sollicitations de corruption dont il avait été l‘objet.
Par ailleurs, des sources aéroportuaires à l’aéroport international de Nd’jili confie que Vidiye Tshimanga, fils d’une mère de nationalité belge, avait voyagé plusieurs fois avec un passeport français pendant qu’il était en fonction. Les faits pour lesquels il avait été arrêté s’étaient produits en Grande Bretagne.