Répression sanglante des manifestants à Goma : Le bilan s’alourdit, l’indignation s’amplifie

Au moins 48 morts, tel est le dernier bilan avancé par de sources concordantes, dont celles du Gouvernement central, sur la répression sanglantes de la manifestation anti-Monusco organisée mercredi 30 août dernier à Goma par des adeptes d’une secte religieuse dénommée Wazalendo («La Foi Naturelle Judaïque Messianique vers les Nations (FNJMN)/Agano La Uwezo Wa Neno/Wazalendo»), dirigée par le nommé Éphraïm Bisimwa. Le Gouvernement militaire du Nord-Kivu a tenté de minimiser le bilan en parlant de 7 morts, 158 personnes arrêtées et plusieurs blessés, alors que Kinshasa confirme 48 morts.

 Ces tueries sont consécutives à la répression, au moyen d’une force disproportionnée, des manifestants par les forces de sécurité dont des éléments de la Garde Républicaine. Dans la matinée du mercredi 30 août, en effet, des fidèles de cette secte locale ont tenté de manifester pour réclamer le départ de la Mission onusienne (Monusco) jugé inefficace face à la poursuite de l’insécurité sur les populations civiles. Non autorisée par l’autorité urbaine, la manifestation a été dispersée par une intervention des militaires en lieu et place des policiers.

Katumbi, Fayulu et Claudel Lubaya indignés

Cet événement a suscité une vague d’indignations aussi bien au sein de la société civile que parmi les acteurs politiques. A l’instar de Moïse Katumbi qui, sur son compte twitter, parle d’un « crime contre l’humanité ».

« Je condamne le massacre qui vient d’avoir lieu à Goma. Les victimes étaient non armées. Cette tuerie est un crime contre l’humanité », déclare l’ancien gouverneur du Katanga alors que le l’armée soutient que les manifestants étaient armés.

« Les images qui circulent sont insupportables car le droit à la vie est sacré », poursuit le candidat à la présidentielle qui, par ailleurs, condamne « l’incapacité » du Gouvernement à mettre un terme à l’insécurité dans l’Est.

« Dans tout le pays, des criminels sont en liberté », constate encore Moïse Katumbi qui exige qu’une enquête soit ouverte pour identifier les auteurs de ces tueries ainsi que leurs commanditaires afin qu’ils soient traduits en justice, car « aucun crime ne peut rester impuni ».

De son côté, Martin Fayulu dit toute son indignation face à ce carnage tout en pointant l’autorité militaire comme commanditaire de cette tuerie.

« Les dépouilles des victimes ont été traitées avec le plus grand déni d’humanité », s’indigne encore l’ancien candidat Président de la République qui rappelle que « Personne n’a le droit d’ôter la vie à un concitoyen manifestant, qu’importe ses croyances et son combat ».

De son côté, Claudel André Lubaya invite le Chef de l’Etat à prendre de toute urgence des mesures conservatoires contre le gouverneur militaire du Nord-Kivu. Pour cet élu de Kananga, quelles que soient les revendications des manifestants, aucune raison ni aucune loi n’autorise les forces de défense à commettre un carnage sous prétexte de réprimer ceux qui, selon l’armée, jouaient le jeux de l’ennemi.

Cet usage disproportionné de la force par les éléments de sécurité constitue un crime de sang contre des manifestants vu que la constitution consacre la sacralité de la vie, poursuit André Claudel Lubaya pour qui il s’agit d’un crime de sang, un crime d’État délibérément commis par des agents publics et publiquement assumé par l’autorité provinciale à travers son communiqué qui jette l’opprobre sur la gouvernance de la RDC.

JDW

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