Profil : Augustin Nkuba, la fine fleur des hydrocarbures en RDC

Il a été officiellement révélé au grand public de son secteur (les hydrocarbures) en République Démocratique du Congo – du moins celui de la Sonahydroc qu’il dirige depuis peu – à la faveur de l’installation, le 27 juin dernier, de la délégation syndicale de cette entreprise pétrolière nationale. Mais Augustin Nkuba, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’est pas un nouveau routier, moins encore un novice dans ce domaine hautement stratégique. Ceux qui le connaissent peuvent affirmer, la main sur le cœur, que le pays jouit, enfin, des services d’une vraie pépite ; une pièce rare de la fine fleur du monde des hydrocarbures en RDC.

Et ces superlatifs ne sont pas fortuits, assurent encore ceux qui le connaissent de longue date. Un de ses « profileurs » le décrit comme un « leader naturel, un expert accompli du secteur de l’énergie et du secteur des hydrocarbures depuis le puits d’extraction jusqu’à la pompe de distribution en station-service ».

Il est vrai qu’en RDC, les traces les plus récents d’Augustin Nkuba au sein des institutions publics remontent à 2019 lorsqu’après l’alternance pacifique intervenue au sommet du pays, on le retrouve comme Expert à la Présidence de la République avant qu’il ne devienne Directeur de Cabinet du Ministre des Hydrocarbures, avant d’être nommé Administrateur et Directeur Général de la Société Nationale des Hydrocarbures du Congo (Sonahydroc) par ordonnance présidentielle du 22 Mai 2023. Mais l’homme traîne un parcours international, à faire pâlir les envieux, dans les hautes sphères des hydrocarbures où il débarque à partir de 1984 après ses études et quelques années de stage au pays comme à l’étranger.

Décollage fulgurant après une élogieuse formation académique et professionnelle

En 1984, en effet, Augustin Nkuba intègre Schlumberger (aujourd’hui SLB), une société de services de l’amont pétrolier. Au sein de cette multinationale française de services et équipements pétroliers, il est employé comme ingénieur géophysicien d’exploration pétrolière sur les plateformes de pétrole offshore-onshore. Un travail hors de tout repos, réservé à la crème des ingénieurs, mais tout de même gratifiant pour le jeune ingénieur qu’il est.

Perché haut si tôt, Nkuba doit cet exploit à sa formation de base qui commence au pays natal. En effet, Ingénieur polytechnicien de l’université de Mons en Belgique, il est détenteur d’un diplôme d’Etat en biochimie décroché au Collège Imara de Lubumbashi où il est sorti major de sa promotion.

1977, il bénéficie d’une bourse du Marché Commun (Union européenne aujourd’hui) qui le conduit à la Faculté Polytechnique de Mons en Belgique où il décroche un diplôme d’ingénieur civil électricien énergéticien avec la mention distinction.

Après Mons, Augustin complète son pedigree de formation, notamment comme ingénieur géophysicien de l’Ecole Schlumberger de Port Harcourt au Nigeria.   A cette qualification s’ajoutent plusieurs autres diplômes et certificats dans divers domaines tels que le marketing, l’informatique, l’ingénierie et le leadership.

Ses premiers pas dans la vie professionnelle, après ses études en polytechniquen en 1982, sont celui d’ingénieur stagiaire dans la division aérospatiale des ACEC de Charleroi en Belgique. Ici il conçoit un programme informatique pour la stabilisation d’une alimentation à découpe d’un satellite héliosynchrone en orbite autour de la terre.

Après ces exploits à l’étranger, Augustin Nkuba regagne la mère patrie où, en 1983, il est embauché à la Société Minière et Industrielle du Kivu (SOMINKI) comme ingénieur de maintenance dans les mines de cassitérite, notamment à Lulingu, localité où il contribue par l’installation de nouvelles machines à l’augmentation de la production mensuelle de cassitérite de 77%.

De simple Directeur à meilleur PDG chez ExxonMobil

Pétri d’autant de talents si jeune, et après son premier emploi formel à l’étranger chez Shulmberger, le jeune ingénier zaïrois rejoint, en 1987, la société Mobil Oil Congo, filiale d’ExxonMobil dans l’aval pétrolier de la RDC (alors Zaïre). Ici, il gravi les échelons à travers plusieurs postes allant de Directeur de département jusqu’à devenir PDG de plusieurs filiales d’ExxonMobil en Afrique et dans les Amériques.

En RDC où il évolue ensuite au sein de Mobil Oil Congo, Augustin Nkuba est reconnu comme celui qui a retapé l’usine de fabrication de lubrifiants de Kingabwa, d’avoir construit l’usine de fabrication de fûts et de l’érection de belles stations-services de la société Mobil qui ont transformé le paysage de la ville de Kinshasa au début des années 90. Ce goût de la modernité s’est amplifié jusqu’à ce jour.

Avalanche de reconnaissances internationales

Devenu ensuite PDG de Mobil Oil Zambia en 1999, il est désigné meilleur PDG des filiales de Mobil en Afrique. Il est alors admis au club très restreint des employés de Mobil à développer comme global leaders.

Quelques années plus, soit en 2002 alors qu’il dirige la filiale d’ExxonMobil en Jamaïque, il est de nouveau désigné meilleur PDG des filiales d’ExxonMobil dans les Amériques et obtient plusieurs gratifications.

Lorsqu’en 2004, ExxonMobil décide de se désengager de l’aval pétrolier en Afrique, Augustin Nkuba décide de voler de ses propres ailes. Il fonde Orely Consulting, une société basée à Ottawa travaillant sur les projets d’investissement en Afrique, notamment dans le secteur des hydrocarbures. Cette position lui confère une visibilité et c’est de là qu’il accepte d’être PDG, à partir de 2012, des filiales de Camac Energy et Erin Energy dans l’amont pétrolier au Kenya.

Aujourd’hui, Augustin Nkuba est compté parmi les rares africains à avoir été PDG d’une société de l’aval et d’une société de l’amont pétrolier. Il est le premier Africain à diriger une société pétrolière d’une multinationale en dehors du continent africain.

Politique, un discipline d’Etienne Tshisekedi

Dans sa vie politique, Augustin Nkuba est membre de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) depuis sa création en 1982. De membre sympathisant et inlassable contributeur au départ, il est attiré par le magnétisme et la justesse du combat constant du Leader maximo Etienne Tshisekedi dont il se réclame un des fidèles disciples. C’est ainsi qu’il devient, à partir 2004, membre effectif et actif de la fédération du Canada où il occupe, pendant 8 ans, le poste de Secrétaire à la Trésorerie et aux finances. Il est délégué du Canada à la Commission des travaux préparatoires du premier congrès en 2007 et y exerce les fonctions de président de la sous-commission financière.

Il est aussi un des délégués du Canada au Congrès de l’UDPS de 2018 qui élit Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo Président du Parti et le désigne en même temps candidat à l’élection présidentielle de 2018.

Par ailleurs, Augustin Nkuba est, au sein de l’UDPS, auteur de plusieurs notes de stratégie telles que celle sur la Professionnalisation de l’UDPS. Il est également, avec l’actuel Ministre des finances, Nicolas Kazadi, un des principaux rédacteurs du Programme de Gouvernement de l’UDPS de Juillet 2011.

De même, Augustin Nkuba est l’un des stratèges opérationnels de la Campagne du Président Étienne Tshisekedi en 2011.

En pur tshisekediste, Augustin Nkuba est l’un des premiers à avoir identifié et crû dans le leadership du Président du Parti Félix Antoine Tshisekedi, quitte à perdre quelques amis à la fédération du Canada. Mais, la suite des évènements lui a pleinement donné raison.

Avec Congo Guardian

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