Guéguerre Bemba – Tshisekedi : Antoine Ghonda victime collatérale d’une déflagration maladroite ?

Antoine Ghonda serait-il devenu un vulgaire agent cafteur au service de la fatshisphère qui loue ses services pour se débarrasser d’un allié devenu gênant en la personne de Jean-Pierre Bemba ? C’est, en tout cas, ce que suggère une publication non signée qui vient d’être récemment mise en ligne sur le site Congo qu’on aime présenté comme très proche de l’opposition d’Ensemble.
À l’étai de l’implication de Ghonda dans le conflit politique qui opposerait désormais Jean-Pierre Bemba à Félix Tshisekedi, la publication sous examen argue une affaire de soi-disant trahison en parlant d’un passé de Bemba et Ghonda au sein du MLC puis lors du procès de Bemba à la CPI où Ghonda n’a jamais mis les pieds.
La publication ne donne, cependant, pas de détails sur la connexion si solide entre Antoine Ghonda et la tshisekedie pour le ravaler à ce rôle d’informateur, comme si Tshisekedi n’avait pas assez de moyens pour gérer ses propres soucis politiques.
Ceux qui ont pris connaissance de la communication sous examen relèvent cette contradiction, dans le même texte, de ce profil dressé de l’honorable Antoine Ghonda, élu de Madimba, qui contraste avec la reconnaissance, à son actif, d’un rassembleur, un homme ayant de bonnes oreilles au sein de presque toutes les factions de la faune politique congolaise.
Une qualité que lui reconnaissent également nombre de confessions religieuses dont l’église catholique. C’est, d’ailleurs, depuis les années de la conférence nationale souveraine que, très jeune encore, Antoine Ghonda va fourbir ces qualités aux côtés de Mgr Monsengwo qui présida ce forum national avant de devenir le Président du parlement de transition qui en fut issu.
La question que l’on pose est donc de savoir comment et par quels moyens ce « gentleman farmer » de Madimba, si effacé au point d’être pris pour un casanier, peut faire le pont hégémonique contre Bemba au service de Tshisekedi qui est tout de même Président de la République. On note, dans cette interrogation, que malgré la qualité des relations qu’il aurait aujourd’hui avec son Chef d’Etat d’allié, Bemba représente encore un poids politique et sociologique indéniable qui fait de lui un alléchant « Switch person » pour la région de l’Equateur.
Quant aux rapports antérieurs entre ce même Bemba et Ghonda, les analystes voient mal comment ce dernier peut encore être d’une nuisance pour le premier après leur séparation dans les conditions que l’on connaît, mais surtout au regard de la maigre proximité qu’ils partageaient avant leur séparation. Quand bien même, jamais les deux personnalités s’étaient exprimés et les chemins de ces deux personnalités ne se sont plus jamais croisés.
Même pour le procès de Bemba à la CPI sur lequel le texte sous examen brode des faussetés. Contrairement à la rumeur répandue, en effet, Antoine Ghonda ne s’est jamais rendu de sa vie à la CPI en Hollande.
Enfin de compte, on se demande à quoi veut en venir l’auteur du tract de « Congo qu’on aime » (le texte n’est pas signé) en voulant impliquer Antoine Ghonda dans une affaire qui ne le concerne pas et dans laquelle il ne serait formellement d’aucune utilité pour les uns et d’aucune nuisance pour les autres. Député national, l’élu de Madimba est connu pour son caractère effacé, ce ne sont pas les fréquentations de son commerce touristique et hôtelier de Mbuela Lodge qui lui conférerait un rôle quelconque sur la scène politique congolaise. Mbuela Lodge abrite, en effet, des rencontres de toute nature, aussi bien des négociations syndicales que des retraites d’affaires, des forums politiques et économiques, des conférences religieuses, etc.
Tout porte, cependant, à croire que les auteurs de cette démarche finalement maladroite et échevelée auraient ouï parler d’un rôle qui pourrait être confié à Antoine Ghonda en vue d’une démarche de dégel politique grâce à ses qualités de rassembleur et à ses bonnes relations dans la classe politique. Dans ce cas, il s’agirait de pêcheurs en eaux troubles qui tirent profit de la crise actuelle.
Ces pêcheurs en eaux troubles fonderaient leurs soucis de la proximité observée dernièrement entre Ghonda et le Chef de l’État lors de son séjour à Oyo où il avait rencontré le Président Sassou. Mais ici aussi il s’agit de lubies sans fondement, puisque le Chef de l’Etat, qui loue les services de personnalités pour l’image de la RDC, a la latitude d’approcher toute personne ressource qu’il juge apte à l’aider à faire avancer l’un ou l’autre de ses démarches.
Et à ce sujet, Antoine Ghonda est connu pour ses bonnes relations au sein de la classe politique Congo-brazzavilloise jusqu’à Oyo, sur les terres de Sassou N’guesso.

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