Dialogue national : Franck Diongo propose une transition sans Tshisekedi

L’opposant congolais en exil Franck Diongo et son parti politique, le MLP, adhère au dialogue national initié par les églises catholique et protestante pour la paix et la cohésion nationale. Dans une déclaration ci-dessous faite depuis la Belgique où il vit, Diongo soumet ses propositions en faisant remarquer que « cette démarche repose non seulement sur des préalables, mais également sur un ordre du jour structuré, un comité de médiation défini et des lieux de dialogue appropriés, afin de garantir un processus inclusif et transparent ».

Féru de ce genre de forums qui jalonnent la vie politique en RDC depuis ces 30 dernières années, Franck Diongo pose un certain nombre de préalables pour sa participation. Il exige, notamment, la libération de tous les prisonniers politiques et détenus d’opinion, une amnistie générale pour blanchir les condamnés politiques, ainsi que la restitution des biens saisis et la réparation des dommages causés, notamment à lui-même lors de la campagne électorale de décembre 2023.

Quant à la finalité du dialogue projeté, Diongo et son parti s’aligne sur l’objet préconisé par la facilitation CENCO-ECC. Et à propos de son issue, l’opposant lumumbiste place la barre très haut et recommande une transition politique sans Félix Tshisekedi comme Président.

Son ordre du jour est clair à ce sujet :

La remise de la démission du président actuel.

L’organisation d’une transition sans l’actuel président.

Discuter de la possibilité d’inclure ou non l’Union sacrée dans cette transition.

POSITION DU MLP ET DE FRANCK DIONGO SUR LE DIALOGUE

Préambule

Pour créer la cohérence en vue d’obtenir la cohésion nationale, nous souscrivons à l’initiative de dialogue entre Congolais, lancée par les évêques catholiques et protestants. Cette démarche repose non seulement sur des préalables, mais également sur un ordre du jour structuré, un comité de médiation défini et des lieux de dialogue appropriés, afin de garantir un processus inclusif et transparent.

Notre participation à ce dialogue est conditionnée par la satisfaction de ces exigences. Sans l’application de ces conditions essentielles, nous ne pourrions envisager une participation effective et constructive à ce processus de dialogue.

Préalables

1. La libération de tous les prisonniers et détenus politiques et d’opinion, qu’ils soient condamnés ou non, incluant ceux en détention dans des prisons, ainsi que dans les lieux de sécurité civile et militaire.

2. Un vote d’amnistie générale par le Parlement pour blanchir les casiers judiciaires des condamnés, mettre fin aux poursuites judiciaires pour ceux qui ne sont pas encore condamnés, et permettre le retour des réfugiés. Cela concerne les membres de l’opposition armée et non armée, ainsi que les détenus d’opinion.

3. La restitution des biens saisis et la réparation des préjudices, incluant les cadres de l’opposition armée et civile ainsi que leurs familles. Cela inclut :

– D’une part, la résidence de Franck Diongo, qui a été détruite, saccagée, et dont les biens ont été pillés par la milice de l’UDPS appelée « Force du progrès ».

– D’autre part, les dommages causés à l’école de l’Église protestante de l’ECC, où Franck Diongo s’était réfugié. Cette école a été brûlée et pillée par la même milice de l’UDPS « Force du progrès », car l’Église avait accordé refuge à Franck Diongo. Il est indispensable d’évaluer les pertes subies par l’Église et de procéder à leur réparation.

4. Le Parlement doit également voter une résolution levant l’interdiction de dialoguer avec l’opposition armée et l’opposition politique.

Comité de médiation du dialogue

Le comité de médiation du dialogue doit être un comité mixte, composé de :- Représentants de l’Église protestante (ECC),- Représentants de l’Église catholique.Ce comité de médiation sera assisté par des observateurs internationaux représentant les Nations Unies et l’Union Africaine.

Ordre du jour

– La remise de la démission du président actuel.

– L’organisation d’une transition sans l’actuel président.

– Discuter de la possibilité d’inclure ou non l’Union sacrée dans cette transition.

Lieux du dialogue

– Au Congo, de préférence à Goma.

– En Afrique, idéalement au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba.

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