À quoi rime la passe d’armes diplomatique à laquelle se sont livrés, cette semaine finissante, Kinshasa et Moscou au sujet d’un accord militaire qu’ils auraient conclu dans le cadre de leur coopération ? Dans un communiqué cette semaine, en effet, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a démenti l’existence d’un tel accord qui aurait été « conclu récemment ». Muyaya faisait également état d’une démarche initiée entre les deux parties en 1999, mais qui n’aurait pas été poursuivie.
C’est à peine, poursuit la mise au point, que le gouvernement russe aurait donné son approbation pour examiner le document.
Au même moment, cependant, le gouvernement russe annonçait avoir « approuvé un projet d’accord de coopération militaire avec la RDC ». Selon notre consœur française RFI sur son site internet le 7 mars dernier, en effet, « l’annonce de ce projet a été faite mardi 5 mars sur le site des informations juridiques de la fédération de Russie ». Le communiqué indique, selon RFI, que « le gouvernement russe a approuvé le projet d’accord de coopération militaire avec la RDC, présenté par le ministère russe de la Défense en coordination avec le ministère russe des Affaires étrangères. »
L’accord prévoirait « l’organisation d’exercices conjoints, de visites de navires de guerre et d’avions de combat, et la formation de militaire ainsi que d’autres formats de coopération ».
Un fait est que la RDC et la Russie sont bel et bien liés par un accord de coopération militaire depuis 2018. C’est, en tout cas, ce que renseigne la loi n° 18/008 du 9 juillet 2018 autorisant la ratification, par la République démocratique du Congo, de la convention sur la coopération militaire et technique entre le gouvernement fédéral de la Russie et celui de la RDC.
Dans son exposé des motifs, cette loi indique qu’elle a pour but, notamment de répondre au « besoin d’une coopération militaire et technique pour la montée en puissance des FARDC », notamment par : la livraison des armements, matériels de guerre et autres équipements spécifiques ; l’exploitation, l’entretien, la préparation et la modernisation des armements et matériels de guerre livrés (…), l’instruction, l’entraînement et la formation des spécialistes dans les centres et écoles militaires russes (…) »
JDW