La position du corps de Chérubin Okende au volant, le sable et le sang qui le couvrent ainsi que les impacts de balles sur la carrosserie du véhicule de l’infortuné apportent un cinglant démenti à la thèse d’un suicide allégué par le PG. En temps normal, par contre, son comportement depuis le début de cette affaire aurait dicté, non pas seulement son dessaisissement du dossier, mais aussi sa mise à la disposition de la justice à cause des fortes présomptions d’entrave à l’enquête qui pèsent sur lui.
Dans sa communication de ce jeudi à son office, le Procureur général près la Cour de cassation a jeté un pavé dans la marre en attribuant la mort de Chérubin Okende à un suicide. Firmin Mvonde a, en effet, allégué que l’ancien Ministre des Transports et Député national s’était donné la mort d’une seule balle et que son corps ne portait aucune autre trace de projectiles.
Mais à part les sentiments distingués qui ont suivi ces affirmations qui, du reste, n’ont convaincu aucun esprit censé – au contraire -, des évidences à la portée du premier venu apportent un cinglant démenti aux allégations de Mvonde. Ces évidences ne sont autres que les toutes premières images de la scène où avait été retrouvée au matin du 13 juillet 2023. Des images que les congolais pont vite fait de relancer dans les réseau sociaux comme pour se rappeler à cette douloureuse mémoire afin de conjurer cette sorte de maléfice que charrierait ce qu’ils considère comme une forfaiture morale et intellectuel de Mvonde.
Le corps de Chérubin Okende en position d’un tué plutôt qu’un suicidé
Ces images poignantes mettent en scène le corps sans vie de Chérubin Okende au volant de sa Jeep. Cette position immortalisée indique clairement que ce sont les toutes premières images de cette scène où rien n’avait encore été touché, notamment dans le but de manipuler la scène afin de dissimuler les évidences.
Son visage, sa chemise blanche et son pantalon sont maculés de sang mélangé au sable, signe que le corps a été manipulé avant de se retrouver là. La position du corps devant le volant, penché vers le siège passager et non à l’avant ou en arrière, suggère aussi qu’il (le corps) était amené de l’extérieur. Le mouvement de son installation sur le siège l’aurait projeté plus à droite vers le siège passager.
Devant ce volant, Chérubin Okende arbore la ceinture de sécurité, mais son épouse avait déclaré qu’il ne l’attachait jamais quand il conduisait.
Quant à l’arme du crime, ou du suicide selon Firmin Mvonde, les spécialistes sont formels pour attester que s’il s’était réellement agi d’un suicide, elle aurait été retrouvée dans la main utilisée ou, en tout cas, dans l’environnement le plus immédiat de cette main. Mais cette pièce à conviction, selon ce que suggère la version de Firmin Mvonde, se retrouve dans une position hors de portée des deux mains de l’infortuné.
Il faut, d’ailleurs rappeler, au sujet de cette arme, que c’est le même Firmin Mvonde qui avait affirmé, dès le lendemain de la découverte du corps d’Okende, que c’était celle du garde du corps qu’il avait immédiatement accusé d’être l’auteur de ce qu’il avait déjà qualifié de meurtre. On se souvient ausssi que dans ses explications avant d’être arrêté, le garde du corps avait affirmé que c’est lui-même qui avait laissé cette arme à bord du véhicule, le temps d’aller déposer le courrier à la Cour constitutionnelle, car s’il l’avait emmenée, allait obligatoirement la consigner à la garde pour accéder au bâtiment de la haute Cour.
Des impacts de balles sur la carrosserie du véhicule
D’autre part, des images de la même scène montrent la présence d’impacts de balles sur la carrosserie du véhicule de Chérubin Okende, plus précisément du côté du siège du conducteur. Il est difficile de dire si ces traces suggèrent que c’est l’une des balles tirées de l’extérieur du véhicule qui aurait également atteint l’infortuné au volant.
D’où ces commentaires des internautes après la thèse de Mvonde : « Chérubin Okende se serait donc criblé de balles après avoir tiré sur son propre véhicule! »
Selon le rapport d’autopsie réalisé avec les experts indépendants dont quelques fines pages avaient fuité, il est, en effet, indiqué que la cause du décès n’était pas les balles dont le corps était criblé. L’infortuné aurait été tué ailleurs, par étouffement, puis entraîné à bord de son véhicule pour détourner l’attention des enquêteurs.
Le sable retrouvé sur son corps suggère donc que Chérubin Okende avait été traîné de l’endroit où il avait été tué vers son véhicule.
Fortes présomptions de mensonges sur Firmin Mvonde
Tous ces éléments, qui n’ont pas besoin d’une expertise particulière, suggèrent donc que le Procureur général Firmin Mvonde n’a pas dit la vérité aux Congolais. En temps normal, son comportement depuis le début de cette affaire aurait dicté, non pas seulement son dessaisissement du dossier, mais aussi sa mise à la disposition de la justice à cause des fortes présomptions d’entrave à l’enquête qui pèsent sur lui.