L’UE a ajouté vendredi 26 juillet neuf personnes et la coalition rebelle Alliance du fleuve Congo (AFC) à sa liste de sanctions contre les groupes armés qui alimentent le conflit en République démocratique du Congo (RDC).
Cette mesure vise plusieurs commandants et la coalition « Alliance du fleuve Congo », ce qui porte à 31 le nombre total d’entrées sur la liste des sanctions de l’UE pour la RDC. Dans une déclaration du Conseil de l’UE, ils sont accusés de « violations graves des droits de l’homme » et « d’entretenir le conflit armé, l’instabilité et l’insécurité dans l’est de la RDC ».
L’inscription de l’AFC sur la liste est intervenue un jour après que les États-Unis ont également imposé des sanctions à ce groupe.
Le principal membre des AFC est le Mouvement du 23 Mars (M23), groupe armé actif dans l’est du pays centrafricain. Le dirigeant politique de l’AFC, Corneille Nangaa Yobeluo, est l’une des neuf personnes sanctionnées.
Figurent également deux dirigeants du M23 : son secrétaire exécutif, Benjamin Mbonimpa, et le général de brigade Justin Gacheri Musanga.
Le commandant et le commandant adjoint des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda – Forces combattantes Abacunguzi (FDLR-FOCA), Gustave Kubwayo et Pierre Célestin Rurakabijem, figure sur la liste des personnes sanctionnées.
Les groupes rebelles du M23 et des FDLR-FOCA entretiennent le conflit, a déclaré l’UE. « Ils sont responsables de graves violations des droits de l’homme, notamment de meurtres, de violences sexuelles et d’attaques contre des civils, ainsi que du recrutement d’enfants ».
Amigo Kibirige, commandant des Forces démocratiques alliées (ADF), groupe armé d’origine ougandaise et qui s’est étendu à la RDC, connu pour son « niveau extrême de violence à l’égard des civils », figure également sur la liste.
Un commandant et un porte-parole du groupe CMC-FDP ont également été sanctionnés. Un colonel de l’armée rwandaise, Augustin Migabo, a été aussi frappé par les sanctions de l’UE.
Toutes ces personnes sont frappées d’une interdiction de voyager, d’un gel de leurs avoirs sous juridiction européenne et d’une interdiction pour les citoyens ou les entreprises de l’UE de mettre des fonds à leur disposition.
Selon un rapport commandé par l’ONU, 3 000 à 4 000 soldats rwandais ont combattu aux côtés du M23 et Kigali exerce un « contrôle de facto » sur les opérations du groupe.
Une trêve humanitaire a été annoncée le 17 juillet entre les rebelles du M23 et les forces gouvernementales.
L’est de la RDC, riche en minerais, est ravagé depuis 30 ans par des combats entre groupes armés locaux et étrangers, qui remontent aux guerres régionales des années 1990.
Avec RFI