RDC/Makala prison et mouroir : Preuve par l’image, Constant Mutamba assommé d’un cinglant démenti

Les images de la prison centrale de Makala qualifiées d’anciennes immortalisent des pensionnaires et des visiteurs arborant des T-shirts de campagne de 2023. Une sacrée estocade pour le jeune ministre touche-à-tout qui vient de se brûler les doigts

Promiscuité, surpopulation, insalubrité, famine, mortalité galopante, etc., Le tableau descriptif de la prison centrale de Makala est connu depuis des décennies. C’est, cependant, ce tombeau que Constant Mutamba, Ministre d’État en charge de la Justice, a tenté de peindre en rose quand ses prédécesseurs, modestes et prudents, ont toujours préféré le blanchir.

Alors qu’il fréquente presque quotidiennement ce centre carcéral ces derniers temps, Constant Mutamba n’a jamais rapporté la moindre image à l’étai de son affirmation selon laquelle les pensionnaires y mangeraient trois fois par jour. Des propos qui ont soulevé l’ire aussi bien au sein même de la prison (détenus comme agents pénitenciers) que parmi les humanitaires qui desservent régulièrement cette prison et les familles de ces détenus témoins des conditions de vie inhumaine des leurs à Makala.

Bac contenant la sauce de haricot difficilement trouvable dans le fond et partage de fufu et de matembele, ainsi se compose le menu principal

Sous ses yeux, Constant Mutamba se fait assommer d’un cinglant démenti de ces mêmes images qu’il a tenté de disqualifier, mais dans lesquelles on aperçoit des t-shirts de campagne des élections de 2023. Ces images actuelles défilent juste à proximité de celles mettant en scène des prisonniers agglutinés sur un vaste bassin de haricots noyés dans un flot de sauce brunâtre que chacun voudrait avoir comme pitance de la journée.

Il faut, cependant, écumer assez longtemps le fond du bassin au moyen d’un bol pour espérer attraper quelques graines de ce précieux féculent. Aucun poulet, même vivant, dans le décor.

Et le célèbre détenu Barnabé Milinganyo, dont les images d’après sa libération sont exploitées au titre de démenti mais qui sont vieilles de près d’une année, celles-là, laissent entendre, à haute et intelligible voix, qu’à Makala il n’y a qu’un repas servi par jour.

Certainement mal conseillé par ses communicateurs et assurément arnaqué par des communicants tel dans la fable du corbeau et du renard, le garde des sceaux se retrouve seul face à l’hideuse réalité et doit essuyer seul les rafales de démentis de toutes parts. Tels celui de Jonas Tshombela, figure bien connue de la société civile qui est tombé des nus : « Dire que les gens y mangent trois fois par jour, il faut être au ciel pour comprendre les conditions des prisonniers dans notre pays ».

Indigné, le Président de la Société Civile du Congo fait encore remarquer : « Si déjà, nous les hommes libres mangeons difficilement; parfois, c’est une fois par jour, l’on se demande comment les prisonniers, eux qui sont dans l’enfer, dans notre pays, mangent trois fois ».

Par contre, Jonas Tshombela renvoie Constant Mutamba et le Gouvernement à leurs responsabilités pour qu’ils se penchent sérieusement sur cette question car « les prisonniers ont aussi des droits qui doivent être respectés ». Puis cette estocade : « Le fameux centre de Makala, voulu centre de rééducation, est devenu l’enfer ».

JDW

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