Chérubin Okende, le summum de l’insulte !

Emoi, colère, tristesse, indignation, révolte, etc. ; autant de sentiments qui déferlent actuellement dans les réseaux sociaux après l’annonce des conclusions de l’enquête sur la mort de Chérubin Okende. Ce jeudi à son office, Firmin Mvonde, Procureur général près la Cour de cassation, a laissé entendre, l’air grave comme une crise cardiaque, que l’ancien Député national pro-Katumbi s’était donné la mort. Qu’il s’était suicidé !

Une conclusion d’autant plus surprenante qu’elle serait issue d’une enquête unanimement reconnue, au pays comme à l’étranger, comme ayant été délibérément chaotique. D’autant plus aussi que sa divulgation, par cette haute personnalité de la hiérarchie judiciaire, viole le principe élémentaire qui veut que le résultat d’une autopsie soit communiqué avant tout à la famille du défunt qui va devoir l’apprendre avec tout le monde par voie de presse.

Chose à laquelle (remember l’affaire du juge Yanyi) l’épouse – du reste interpellée une fois à l’aéroport international de Ndjili en partance pour la Turquie –, les enfants ainsi que les parents et les avocats de Chérubin Okende n’auront pas eu droit jusqu’à cette ultime insulte, non seulement à la mémoire de l’illustre défunt, mais aussi à la douleur et au chagrin des orphelins et de la veuve. Sans oublier l’amour propre des Congolais qui, dans une très large unanimité, se sentent outrageusement offensés par ces conclusions de Firmin Mvonde.

Des nœuds dans les trippes, on en est encore à se demander où Mvonde a bien pu dégoter une telle forfaiture que les âmes bien pensantes semble se l’être prise comme du vomis sur la figure. Deppuis le début, en effet, cst le même Mvonde qui semblait s’être donné la mission d’envoyer l’enquête dans les maïs, du moins – et manifestement – pour détourner l’attention. C’est lui, en effet, qui fut le tout premier à intimider même les médias par des menaces de poursuites pour de supposées divulgation des secrets de l’enquête. Mais c’est lui, pourtant, qui fut le tout premier à défoncer ce secret en livrant sans réserve le garde du corps d’Okende. Son arme trouvée aux côtés du défunt était la pièce à conviction qui devait clore l’enquête.

C’est encore Mvonde qui jouera jusqu’au bout à la thésaurisation de l’information judiciaire, tenant fermement à l’écart famille, avocats et médias, toujours en violation des principes du droit.

Lui encore qui, plus tard, entretiendra, dans les médias, la thèse de la responsabilité d’Ensemble pour la République dans l’assassinat – oui, c’est ce qu’il soutenait alors – de son porte-parole. On se souvient, en effet, de la fausse affaire des tweets de certains journalistes dits proches de Katumbi et qui avaient été accusés d’avoir annoncé la disparition d’Okende bien avant l’heure effective de cette disparition. Une façon de les soupçonner de connaître quelque chose de l’affaire.

Mais la technologie du numérique avait permis d’éventer ce mensonge monté et entretenu avec le concours d’autres journalistes et de milieux politiques bien identifiés.

Viendra ensuite ce jeu de cache-cache entre la justice congolaise et la commission d’enquête indépendante qui, elle aussi, découvrira bien de curiosités sur le corps à autopsier.

Par exemple qu’il avait été lavé, ce que tout professionnel en la matière est censé éviter avant toute chose. Par exemple aussi que ce corps avait été criblé de balles pour détourner l’attention, alors que la mort était intervenue bien avant. Par exemple également que le corps, avant d’être retraité en catimini, était couvert de sable, signe qu’il avait été trainé par terre, certainement du lieu de la mise à mort jusqu’au lieu du grossier maquillage à bord de la voiture.

Autant de curiosités dans le chef de ce Procureur – pour le moins atypique – qui avaient fini de discréditer tout bonnement cette enquête. Personne n’en attendait plus rien de bon, notamment après également l’incarcération, jusqu’à ce jour, de Stanis Bujakera dans l’autre affaire de divulgation de documents des services de renseignements liés au meurtre d’Okende.

Dans tous les cas, personne, alors personne, ne pouvait s’attendre à une telle forfaiture morale et intellectuelle. Sans aucun respect pour les morts dans cette Afrique noire, Firmin Mvonde a vraiment fait fort…Même la vraisemblance n’y croit pas un mot…

Mais cela ne lui a pas suffi. Il a encore fallu à Mvonde d’ordonner aux Congolais de la boucler, malgré ce forfait moral et intellectuel. « Il est toujours bon de garder sa langue, car le ministère public peut se saisir de votre cas si vous dépassez les bornes », a-t-il, en effet, menacé.

Jonas Eugène Kota

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