Le protocole d’Etat met les petits plats dans les grands pour réussir la cérémonie d’investiture du Président Tshisekedi après sa réélection telle que proclamée par la Cour constitutionnelle. Tous les services qui doivent accompagner ces préparatifs sont dans une effervescence sans précédent depuis deux semaines alors que la cérémonie intervient ce 20 janvier selon le calendrier électoral.
Un moment de tous les enjeux, au propre comme au figuré du terme, afin de tourner la page électorale tumultueuse et de viser les horizons du nouveau mandat. Des enjeux qui se jouent comme les prolongations des élections après les urnes, les résultats de la CENI et la décision finale de la Cour constitutionnelle. Dans l’opposition comme dans le camp des vainqueurs, personne ne peut, en effet, nier que tout le monde livre la bataille de la légitimité que chacun cherche désormais dans ce que va être la configuration des convives à l’investiture de Tshisekedi II.
Quand Joseph Kabila fait rêver… et jaser
La communication de la tshisekedie mise doublement sur la présence étrangère et celle de l’ancien Président de la République, Joseph Kabila Kabange. Dans l’un de ses briefing à la veille de l’événement, le porte-parole du Gouvernement a donc rappelé Kabila aux bons souvenirs des congolais en annonçant qu’une invitation lui a été envoyée.
Mais les espérances auront été très minces et de courte durée, car des sources proches de Kingakati font savoir qu’à la même date, le « gentleman farmer » a rendez-vous avec les directeurs de sa thèse de doctorat en Afrique du Sud. Un rendez-vous calé de longue date alors que la défense proprement dite de la thèse approche.
Sur un autre tableau, cependant, l’on peut se demander si, présent au pays et libre de tout engagement, Kabila allait répondre à cette invitation, lui qui a totalement décliné le processus électoral qui a accouché de Fatshi II.
Pronostics et spéculations de l’ACP, comme avec les Léopards…
N’empêche, la tshisekedie a un autre fer au feu dans le chef de la communauté internationale dont la représentation est très attendue. A profusion, la communication est centrée sur l’annonce de « plus d’une quarantaine de délégations, avec au moins, vingt chefs d’Etat et de gouvernement » comme l’écrit l’ACP, agence de presse officielle, dans une dépêche relayée en boucle à la RTNC et sur les plates-formes sociales proches de la tshisekedie.
L’ACP avance que « la présidence congolaise se garde de rendre publique la liste des invités à l’investiture du président Tshisekedi », mais propose « une liste des potentiels invités des autorités congolaises » qu’elle a confectionnée elle-même « selon des sources officielles des Affaires étrangères et de la présidence ».
« Jusqu’à la dernière minute, tard dans la nuit de mercredi, la présence des chefs d’Etat des pays de la Communauté des Etats de l’Afrique Australe (SADC) est confirmée », écrit l’agence de ^resse congolaise qui avance le nombre de « 15 chefs d’Etat » dont « les pays (…) ont marqué leur accord de principe d’être représentés au sommet par leurs chefs d’Etat respectifs ». Même si « jusque tard le soir (Ndlr : du mercredi dernier), deux pays de cette organisation ne s’étaient encore prononcés de manière formelle : le Kenya et, bien évidemment, le Rwanda qui, en toute logique, ne peut recevoir un carton d’invitation ».
L’ACP parle aussi de Denis Sassou Nguesso, le voisin d’en face, qui se serait confirmé, ainsi que des Présidents du Sénégal et du Togo qui « sont quasiment certains de faire le voyage de Kinshasa ».
Compter aussi sur le « plein » du stade des Martyrs
Rappelant qu’en 2023, « lors de la prestation de serment pour marquer la fin du régime Kabila, il n’y avait que le président kenyan Uhuru Kenyatta qui était vu dans les tribunes », l’ACP prévient qu’en 2023, « la liste d’invités est plutôt évolutive parce qu’il y a bousculades ». Et encore : « il s’annonce que ‘’la RDC va signer son grand retour parce qu’il faut remonter très loin dans l’histoire pour une présence massive des chefs d’Etat pour l’investiture du président de la RDC’’ », citant ainsi « un diplomate congolais qui revendique 54 ans de service » et qui pronostique sur les américains comme pour élargir les assises de la réussite de l’investiture de Fatshi II : « Même les Etats-Unis qui généralement délèguent l’ambassadeur présent à Kinshasa, pour cette fois la Maison Blanche a carrément constitué une délégation qui partira de Washington ».
Dans tous les cas, le stade des martyrs devraient être un cadre psychologique qui apporterait un certain poids selon l’affluence qu’il va accueillir. Même s’il faudra faire très attention aux travées très libertines de ce sanctuaire kinois du sport Roi…
JEK
