Ni boycott ni chaise vide. Le parti de Moïse Katumbi, Ensemble pour la République entend occuper ses sièges à l’Assemblée nationale selon les résultats annoncés par la CENI au terme des élections législatives de décembre 2023. Olivier Kamitatu, porte-parole et Directeur de cabinet de Moïse Katumbi, le dit dans une interview ce mardi matin sur RFI.
« Il n’y aura pas de boycott à l’Assemblée nationale », annonce-t-il avant de faire savoir que son parti politique continuera à « défendre la voix du peuple dans le schéma institutionnel, mais également en dehors des institutions, dans la rue, dans les marches pacifiques », bref, « par toutes les actions qui nous permettront de recouvrer notre liberté ».
Olivier Kamitatu considère que « la politique de la chaise vide n’a jamais rien rapporté à personne ». Ce n’est, en tout cas, pas le style de Moïse Katumbi qui ajoute-t-il, « est un homme de constance républicaine », mais qui « n’accepte pas la tricherie et il ne sera jamais le dindon de la farce ».
Ensemble pour la République est crédité de quelque 18 sièges à l’Assemblée nationale selon les résultats provisoires publiés le 13 janvier dernier par la CENI.
Recours en contentieux sous examen au parti pour les législatives
Si le parti katumbiste a refusé de reconnaître les résultats de l’élection présidentielle en raison de l’étendue de la fraude qui l’a caractérisée et de se porter en contentieux pour ne pas cautionner cette élection ni lui conférer une crédibilité, il réfléchit encore sur les suites à donner aux législatives et leur issue, pour savoir s’il va aussi se porter en contentieux ou non, la période pour ce faire courant pour huit jours ouvrables depuis la publication des résultats provisoires. Tout en continuant à affirmer ne pas avoir « foi dans une justice qui est aux ordres », Olivier Kamitatu estime qu’il « appartiendra, maintenant, à chacun des candidats qui se sentent lésés et qui disposeraient de leurs preuves » d’envisager la démarche à suivre. Pour sa part, le parti verra « s’il le faut ou non », puisque « ce sont les voix du peuple congolais qu’il faut défendre : si les preuves sont là, eh bien, pourquoi pas ». Dans tous les cas, conclue-t-il, « la question reste ouverte » et « n’a pas été tranchée ».
Moïse Katumbi vainqueur aux 11 premières heures des élections
Le parti katumbiste continue, cependant, à soutenir que la RDC a vécu « le plus grand braquage électoral de l’histoire du pays ou même des États modernes ». Le Dircab de Katumbi soutient, aujourd’hui encore, que « personne ne peut dire aujourd’hui, à la date du 20 décembre, combien de bureaux de vote ont été ouverts, combien de machines à voter ont été opérationnelles, combien de bulletins de vote ont été remis à chacun de ces bureaux »
Même si les élections se sont poursuivies « pendant 7 jours et pendant 7 nuits en dehors de tout contrôle », Ensemble pour la République considère, selon Kamitatu, que « le soir du 20 décembre, après les 11 heures de vote, Moïse Katumbi était en tête de ces élections ».
Jonas Eugène Kota