Depuis le début de sa campagne électorale, Félix Tshisekedi a du mal à décliner son offre électorale. De Moanda jusqu’à Kindu dans la soirée d’hier jeundi 23 novembre, le Président sortant est systématiquement placé devant son bilan par la population qui lui rappelle, non seulement ses promesses non tenues mais aussi ses actes qui fragilisent la paix sociale.
Si, à Moanda, par exemple, il lui a été réclamé l’électricité promise de longue et rappelé la léthargie du projet du port en eaux profondes, le mettant en sérieuse difficulté face aux hurlements de la foule, à Boma c’est l’escroquerie du RAM qui a été scandé devant lui. Et hier à Kindu, malgré la tombée de la nuit et une présence particulièrement renforcée de la Garde Républicaine au milieu de la foule et tout autour du podium érigé en son temps par Matata Ponyo, Félix Tshisekedi s’est fait réclamer Salomon Idi Kalonda à cor et à cris.
Bravant l’impressionnant dispositif de la Garde Républicaine disséminée au milieu de la foule et alignée en double ligne devant le podium et après un premier alignement de policiers, la foule ne cessait de scander « liberez Salomon, libérez Salomon ». Dans le même élan, elle brandissait trois doigts de la main, désignant le numéro de vote du candidat Moïse Katumbi, le mentor de Salomon SDK Della.
A Kindu, en effet, Félix Tshisekedi est allé se livrer au bastion de ce bras droit de Moïse Katumbi qui git actuellement sur un lit d’hôpital, luttant pour la survie, alors qu’il se trouve en détention depuis maintenant six mois. Salomon SK Della avait été arrêté à l’aéroport international de Ndjili en présence de Katumbi par des éléments des renseignements militaires. Il fera ensuite l’objet d’une procédure judiciaire entachée d’irrégularité, alors que lui-même, son frère Moni Della et sa mère feront l’objet de traitements inhumains par des perquisitions non autorisées de leurs résidences ou des menaces des militants de l’Udps, parti de Tshisekedi.
Poursuivi, entre autres, pour atteinte à la sûreté de l’Etat, Salomon Kalonda se trouve dans un état de santé qui ne lui permet même pas de se présenter devant ses juges. Comble de cruauté, le ministère public est allé jusqu’à proposer que le tribunal militaire se transporte à l’hôpital pour le juger sur son lit.
Dans tous les cas, l’opinion nationale et internationale s’est déjà convaincu que Salomon est un prisonnier politique du régime de Tshisekedi. Le bras droit de Katumbi faisait, d’ailleurs, l’objet d’une traque depuis longtemps jusqu’ici même à Kindu sur l’instigation du Gouverneur de province qui est de l’Udps.
Ce sont, en effet, les militants de son parti qui, sur injonction de ce Gouverneur, avaient lapidé la procession de Salomon SK Della lorsqu’il se rendait à l’enrôlement des électeurs.