Un triomphe ? Oui ! Les images audiovisuelles en témoignent : Moïse Katumbi a fait un tabac ce mercredi 23 novembre 2023 à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, province sous état de siège avec sa voisine, l’Ituri. Il est vrai que la campagne en cours se caractérise par la publication des images qui sont prises soit avant, soit peu après le meeting, comme pour convaincre l’opinion de l’impopularite du candidat n°3 faisant ombrage au candidat n°4. Peine perdue, car la vraie vidéo contient, elle, une preuve irréfutable en rapport avec la situation sécuritaire dans cette partie de la République : les épouses des militaires qui sont allées accueillir Moïse Katumbi avec un message clair : le retour à la paix. Preuve que ces compatriotes ne croient plus à Félix Tshisekedi
MEME DIEU NE COMPREND PAS PAREILLE LÂCHETÉ
Cette paix, dont sont déjà privées les populations de Rutshuru et de Masisi, s’éloigne du fait de la privation du droit de vote.
En effet, de façon unilatérale – car sans s’en référer à l’Assemblée nationale et au Sénat, moins encore au Gouvernement et même pas à l’Union sacrée de la nation, surtout pas à la Céni – Félix Tshisekedi a décidé seul de soustraire du processus électoral ces territoires.
C’est dans une interview accordée à France 24 et Rfi qu’il en a fait l’annonce le 16 novembre 2023. Pourtant, la veille, il venait de délivrer son discours sur l’état de la Nation. Il aurait pu le faire à cette occasion. Il n’en a pas jugé l’utilité dès lors que, dans son entendement, toutes les institutions » héritées » le 24 janvier 2019 appartiennent à… zéro !
A ce propos, comment, du reste, les personnalités comme Bemba, Kamerhe et autres Bahati – qui ont tout donné à la RDC depuis les années 1990 – peuvent-elles accepter de voir leurs apports à la consolidation de la RDC au travers notamment du Dialogue intercongolais être qualifiés en 2023 de zéro par Félix Tshisekedi arrivé, lui, aux affaires seulement en 2019 et qui, plus est, a hérité d’un pays gouvernable !
Même Dieu ne comprend pas cette lâcheté, car ce n’est ni plus, ni moins que de la lâcheté.
Peut-être que c’est pour cela que la plupart des leaders du Grand Kivu membres de l’Union sacrée (Mbusa, Kamerhe, Bahati etc.) ne veulent pas placer dans leurs affiches de campagne électorale la photo de Félix Tshisekedi.
En effet, dans cette interview, Félix Tshisekedi a écarté toute possibilité d’une action militaire contre la coalition M23/Rdf avant le 20 décembre 2023. Rien n’indique que la « libération » par la voie armée interviendra après les élections.
Bref, Rutshuru et Masisi vont rester entre les mains ennemies jusqu’à ce que la Providence en décide autrement.
TSHISEKEDI A MAL JOUÉ
Certes, autour de Félix Tshisekedi, il y a des forces qui commettent l’erreur de mettre à égalité la situation de Beni-Butembo en 2018 (il n’y avait pas eu élection présidentielle à cause de la guerre) avec la situation de Rutshuru-Masisi.
En 2018, il y avait une rébellion. Donc une affaire interne.
En 2023, il y a une agression aggravée par des revendications territoriales précises, en référence aux propos de Paul Kagame à Cotonou en avril et à ceux de Bertrand Bisimwa en septembre de cette année.
Priver du droit de vote les ressortissants de ces deux territoires équivaut à en faire, au mieux, des Rwandais, au pire des apatrides, à défaut de devenir des Congolais de l’étranger.
Là, qu’il veuille bien l’admettre ou pas, Félix Tshisekedi a mal joué.
Il aurait pu se passer des délais constitutionnels en faisant renvoyer les élections à plus tard, le temps d’une solution négociée, quand bien même il avait conduit le Parlement congolais à exclure toute possibilité de compromis avec le M23.
Malheureusement, il vient d’exclure également toute possibilité de compromis avec le Rwanda, hypothéquant de ce fait et le Processus de Luanda dans le cadre de la Cirgl et le Processus en cours au sein de la Sadc. C’est peut-être pour cela qu’il a été convoqué à Arusha juste après le conciliabule avec une officielle américaine au salon Vip de l’aéroport international de Ndjili.
KATUMBI : CHAMPION
Ainsi, de façon consciente (peut-être non), Felix Tshisekedi a fait une passe en or à Moïse Katumbi qui, en bon observateur des talents du ballon rond, a réalisé la reprise à la volée, et tout le stade Afia de Goma a applaudi. Les Nord-Kivutiens ont vite fait de trouver en lui leur champion.
Constituant un même peuple, Maniemiens, Sud-Kivutiens et Nord-Kivutiens ne peuvent que s’afficher » Rutshuru-Masisi » et indiquer à Félix Tshisekedi que sa page est tournée.
CP