RDC : Quelles élections pour un développement efficient, l’Académie du Bon Sens a lancé la réflexion

Le deuxième « bunanza » (entendez plénière d’échange d’expériences) de l‘Académie du Bon Sens a vécu ce vendredi 17 novembre à Kinshasa. Pour ce second moment de réflexion sur le devenir du Congo, ce centre de réflexion a tablé sur le thème : « Elections, démocratie et développement ». Un thème par lequel il a été question de dégager les points de cause à effet entre les élections et le développement, autrement dit comment les élections peuvent induire le développement d’un pays.

Quatre grandes réflexions ont ainsi été proposées à l’auditoire par d’éminentes personnalités du monde scientifique et des institutions.
Le professeur Kiangu Sindani a ouvert le bal en dissertant sur les leçons qu’il faut tirer de l’histoire des processus électoraux en RDC depuis 1957 à nos jours. Il a été suivi à partir des Etats-Unis d’Amérique par Prince Mubake qui a planché sur « comment saisir et aborder la complexité d’un mandat électoral ».
Venant à sa suite, le professeur Jean Chrétien Ekambo Duasenge Ndundu a évalué le bilan et les perspectives de l’accompagnement médiatique des processus électoraux sur la période de 1957 à 2023. Il a exploré les grands moments de l’histoire des élections, soit avant 1957, les élections de 57, la conférence de Bandoeng, les années Mobutu de 1960 à 1965, de 1965 à 1990, de 1996 à 2006 et depuis cette année jusqu’à ce jour.
De cette exploration par rapport à l’apport ou l’implication de la presse, l’orateur a tiré cette conclusion sans appel : la propagande électorale par les médias n’est pas un facteur de développement national, mais simplement un suivisme néo-colonial.
Le professeur John Mususa Ulimwengu a, pour sa part, entretenu l’assistance sur le « coût institutionnel, économique et social du fait d’élire une personne non qualifiée ». Soulignant la responsabilité qui incombe à l’électeur de choisir les animateurs qui conviennent pour les conduire à la satisfaction de leurs aspirations, l’orateur a souligné le danger de confier l’appareil étatique à des mains non qualifiées à cause d’un mauvais choix électoral. Ila souligné, en effet, que la qualité des institutions est tributaire des personnes qu’on élit pour les diriger, car ce sont ces animateurs qui façonnent ces institutions.
Dernier intervenant, Lazare Banide a entretenu l’auditoire sur « la gestion des résultats des contentieux électoraux en RDC : enjeux, responsabilités et perspectives ». Conseiller à la Cour de cassation, l’orateur a fait quelques confidences en notant, par exemple, la difficulté qu’il y a à voir la justice assurer une bonne prise en charge des contentieux électoraux quand les juges n’ont pas l’expertise électorale nécessaire.
Lancée en août 2023 par le Sénateur Didier Mumengi, l’Académie du Bon Sens se veut un groupe de réflexion et une école d’initiation pratique à la citoyenneté agile et éthique, au service de l’intelligence sociétale en RDC. Il ambitionne de promouvoir une meilleure normalité et de travailler à l’essor d’une réelle intelligence décisionnelle collective.

JDW

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