Tribune de Kabeya Pindi Pasi
Mboso Nkodiapwanga s’est positionné pour devenir le deuxième Vice-président du Bureau de l’Assemblée nationale. Pour cela, il prend des baffes de partout, y compris dans ses propres cercles sociologiques où l’on pointe un index accusateur sur son âge d’octogénaire.
Ce n’est pas tout, mais entamons ce propos sur celui qui a en partage l’âge de Joe Biden, le dirigeant de la première puissance de la planète. Il est candidat à sa propre succession, malgré les multiples bourdes ici et là. Malgré plusieurs chutes ici comme ailleurs.
Que retenir sinon qu’un homme politique, ce n’est pas l’âge mais bien l’efficacité devant les enjeux multiformes du moment.
Prendre exemple sur J. Biden n’est pas assez peut-être.
Allons de-ci, de là à travers le globe pour voir ses pareils à l’octogénaire congolais. A la fin des années 80, on retrouve l’empereur Hailé Sélassié d’Ethiopie. Retour aux États-Unis, pour retrouver Georges w. Bush qui a quitté le pouvoir à 91 ans. Le débat sur l’âge de Mboso, qui n’a ni ride, ni cheveux blancs, est clos.
Mboso dans les zonings géopolitiques du Congo
Il y a quatre zones géopolitiques au Congo et des régions désertes. Lex-Katanga à lui tout seul, l’est au Sud-Est ; le Centre (une création des médias kasaïens) est fait des débris de ce qui était en 1971 et sous la colonie le Kasai, et enfin l’Ouest en proie à la pagaille entretenue par ceux qui pensent que Kinshasa est partout au Congo et que, par voie de conséquence, tout le monde a droit à son espace politique.
Du vivant de Mobutu et Mzee Kabila, Kinshasa, c’est le pays de la langue kikongo. Théophile Mbemba est légitimement sur son trone sur ordre de Kabila, père. Son successeur venait du Kongo Central, nommé par Kabila, fils. Depuis, c’est la traversée du désert. Jusqu’à la nomination de Judith Suminwa et Bumba, respectivement à la tête du Gouvernement central et de la Ville. Il n’empêche.
Si on lit ce qui se produit au parlement sous ce prisme hélas déformé de la géopolitique congolaise, la scène est tout à fait caucasse et simplement malhonnête. L’équilibre géopolitique est une exigence de la Constitution. La loi fondamentale est énervée par la pratique sous nos yeux. Tenez…
L’EST a aligné Vital Kamerhe pour prendre le maroquin de Président de l’Assemblée nationale. A sa suite… le Centre, qui a vaincu sans péril pour triompher de la manière que l’on sait, a aligné le Premier vice-président.
Le NORD est une région déserte depuis P. Lumumba. Reste logiquement L’OUEST qui n’a personne de poigne aux premières loges décisionnelles de l’institution.
Une Bemba représente légitimement l’ouest pour l’instant. Il faut suggérer qu’elle a encore besoin de faire ses armes… quelque part. Car elle va gérer une matière purement technique qui se trouve être la Questure pendant que la politique sera quasiment l’apanage du Président et de ses adjoints.
Cela dit, traditionnellement, l’ancien Bandundu est le porte-étendard de ce zoning depuis l’époque de Bo-boliko, Singa Udjuu Ungwankebe Untube, Kamitatu Masamba et les autres, ainsi que Mafuta Kizola et Kisombe.
A présent, ni le Kwilu, ni le Mai-Ndombe, ni Kinshasa “travesti”, le Kongo Central n’est représenté. Le seul Kwango qui dresse le front est en bataille avec l’EST de trop, Mbusa Nyamwisi. Quelle est cette Assemblée nationale où le Président et le Vice-président ont gardé les vaches ensemble ?
Une question est la répartition équitable, une autre est l’efficacité
Ce mandat est à nul autre pareil. Sans tenir compte des pesanteurs et dangers virtuels de l’environnement régional et international, Félix Tshisekedi a déjà levé le lièvre : la loi fondamentale a impérieusement besoin de subir des retouches, partout où le texte est le reflet de la belligérance 1+4…mais pas que.
C’est de un. De deux, on peut penser que M. Tshisekedi a le Professeur Tshilumbayi, candidat premier Vice-président, pour veiller au grain. La fraîche expérience de la présence au bureau du Professeur Mbata, qui a reçu de L’UDPS un coup de pied dans le derrière en sortant, en dit long sur l’efficacité de cette race humaine.
Voilà qui, plus que jamais, remet notre octogénaire en selle. La mère du Président a tout l’air visionnaire puisqu’elle donnerait sa main à couper si Mboso Nkodiapwanga n’est pas aux trois premières loges de l’Assemblée nationale.
Car, au cas où Félix Tshisekedi serait éventuellement (encore ?) candidat, selon la future nouvelle version de la loi fondamentale, qui l’empêcherait sinon les autres candidats virtuels ou déclarés ? Et il y en z un trop plein au parlement, y compris dans le cockpit.