La mise au point du cabinet du Ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) sur les nouveaux résultats de l’examen d’État de la dernière année scolaire est battue en brèche par plusieurs effusions de joie dans des quartiers et écoles à travers l’ensemble du territoire national où domine la version d’une nouvelle délibération ou une nouvelle correction.
Retour sur la version officielle de l’EPST
Dans une déclaration vendredi dernier, en effet, la cellule de communication du cabinet de Tony Mwaba parlait d’un malentendu causé par des erreurs techniques des sociétés de télécommunications qui ont publié les résultats sur des fenêtres de l’année 2022 au lieu de 2023. Elle indiquait aussi qu’une partie des résultats célébrés cette semaine, alors que ces publications ont pris fin depuis plus de deux semaines, concernent les écoles consulaires hors frontières ainsi que les cycles courts des écoles techniques.
« Il faut noter que la publication de l’Edition 2023 se faisait avec les fenêtres de 2022 ouvertes chez les compagnies de téléphonie cellulaire chargées de rendre publics les résultats en premier temps avant le Palmarès », écrivait la Celcom/EPST que ajoutait que « c’est de cette manière qu’il y avait des réclamations et de confusion. Certains tombaient sur les mauvais résultats de 2022. La fenêtre de 2022 a été fermée par la suite.
Tout en indiquant que ces consultations renvoyaient vers « les bons ou les mauvais résultats » et que « le palmarès clarifie et confirme les résultats de l’Examen d’Etat », la mise au point assurait aussi « qu’il n’y a donc pas eu traitement des recours comme les pêcheurs en eaux troubles le font passer ». Et aussi que « les réussites et les échecs demeurent tels que publiés sauf mauvaise consultation d’autre fois, mais clarifiés par le Palmarès ».
Avant d’ajouter que « les résultats célébrés hier (ndlr : jeudi) sont, dans la plupart de cas, ceux de l’Examen d’Etat pour les écoles consulaires hors-frontières et du cycle court des écoles techniques et professionnelles ».
Les réalités sur terrain et les confirmations officielles
Sur terrain, cependant, la réalité montre que les explosions de joie observées ne concernent pas que les écoles professionnelles ni les cycles courts. À Kinshasa, à Kananga et au Nord-Kivu (notamment Goma, Beni et Butembo), ce sont bien des écoles du pays et non de l’étranger qui ont célébré ces résultats largement hors période. Et les réussites célébrées concernent aussi bien les math-physiques que les littéraires autres scientifiques ; bref, des options non professionnelles et de cycle long.
Mais ce n’est pas tout. Plusieurs cas sont recensés dont les écoles affirment avoir obtenu de nouveaux améliorés après leurs recours qui ont amené soit à de nouvelles corrections, soit carrément à de nouvelles délibérations.
C’est, par exemple, le cas de l’Institut Lumière des Nations à Kananga dont les élèves jubilent depuis trois jours dans les réseaux sociaux.
Même si une petite polémique s’entretient entre ceux qui attribuent les nouveaux, après le néant, aux plaidoyers qu’aurait menés le Gouverneur de province et ceux qui l’attribuent à la tradition des réussites de cette école qui aurait été simplement rétablie dans ses droits.
Revirement d’État ?
Le plus éloquent des révélations vient, sans conteste de Jean-Paul Lumbulumbu, Député Provincial et premier Vice-Président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu en congé pour état de siège. Sur son compte X (ex-Tweeter), cet élu de Lubero, qui vient de séjourner à Kinshasa, parle d’une nouvelle correction des épreuves obtenue après recours et qui a permis de porter les résultats de l’ensemble de la province de 33% à 87%.
« Exetats Nord Kivu : Alors que les résultats étaient de 33℅ seulement, nous avons demandé avec courage et obtenu la reprise de la correction des Exetats, ils sont passés à 87% et plusieurs écoles avec résultats Néants ont vues des réussites de leurs finalistes. Merci Fatshi », peut-on lire sur son post daté de vendredi dernier. Et un jour plutôt, il expliquait les circonstances et l’origine de ce revirement des résultats : « Nord Kivu : Nous saluons la réceptivité du Gouvernement sur notre plaidoyer en faveur des élèves finalistes au Nord Kivu, une province martyre. Toutes nos félicitations aux heureux lauréats et nos encouragements aux nouveaux finalistes ainsi qu’aux enseignants ».
Il s’agirait donc d’un revirement d’Etat…
Contacté par Congo Guardian, l’honorable Lumbulumbu a confirmé ses propos. Cependant, la cellule de communication de l’EPST, que nous avons également saisie pour une réaction à ces nouvelles données, n’a pas réagi.
Il faut noter aussi que les sociétés de télécoms, qui ont été citées dans la mise au point du ministère n’ont fait aucune déclaration, et qu’à ce jour, Congo Guardian n’a pas documenté une déclaration personnelle du ministre Tony Mwaba.
JEK