Me Hervé Diakiese, Rapporteur du collectif des avocats de Salomon Idi Kalonda, a dénoncé, ce lundi à la reprise du procès contre le Spécial de Moïse Katumbi, ce qu’il considère comme un complot monté pour couler Kalonda, voir même son mentor candidat Président de la République. Dans son mémo unique au cours de cette audience publique, il a retracé une série de faits pour déclarer que cette machination a été orchestrée par Danny Banza, l’ambassadeur itinérant du Chef de l’Etat qui, selon lui, a utilisé un agent des renseignements pour suivre Salomon SK Della et le piéger.
«Le 06 juin à 19h02’, relate Me Diakiese, l’OPJ de l’ex-Demiap entend le nommé Patrick Nyundo Wabaluba, Agent de l’ANR, sur ses contacts avec Monsieur Salomon Idi Kalonda Della. Ce dernier révèle qu’il était chargé, depuis 2018, par l’Ambassadeur itinérant du Chef de l’Etat, Monsieur Dany Banza Maloba, de filer Salomon Idi Kalonda Della et de lui tendre des pièges par des messages insidieux ».
Sur ces messages, l’avocat évoque « le cas des vidéos lui transférées dans lesquelles des insultes avaient été proférées à l’endroit du Chef de l’Etat, dont la dernière le 29 mai, soit la veille de son arrestation ». Et de s’exclamer : « Quel hasard de calendrier!»
Pure coïncidence ou plan prémédité ? Le même 6 juin, poursuit Me Hervé Diakiese dans son mémo unique avec pièce à l’appui, l’ex-Demiap écrit à l’Auditeur Général pour solliciter l’interdiction de sortie du territoire national de Monsieur Moïse Katumbi Chapwe». Et de faire remarquer : « Il fallait élargir la nasse pour récupérer tout le monde».
Bien avant d’égrainer cette succession de curiosités, la défense de SK Della a parlé d’«un procès de la honte, un complot qui vise à éliminer un adversaire politique et, à travers lui, à inhiber toute initiative d’opposition dans ce pays susceptible d’amener une crédibilité à l’alternance qui, de toutes les façons, viendra».
La Défense a, par ailleurs, relevé l’incompétence de la Cour militaire en rappelant qu’en sa qualité de civil, Salomon Kalonda ne devrait pas être justiciable devant une juridiction militaire. Avant de demander l’annulation de tous les procès-verbaux dressés tout au long de cette procédure pour violation des dispositions légales, «surtout qu’ils sont issus d’une détention illégale, qui n’a même pas respecté les injonctions de l’Auditeur militaire».
Après cette présentation, le Ministère public a sollicité et obtenu une remise qui a été fixée au 25 septembre prochain pour réagir à ce mémoire unique.