9èmes Jeux de la Francophonie : Vivement une reconnaissance de la Nation aux athlètes, les vrais héros des Jeux

Avoir quelque visibilité au classement général des neuvièmes Jeux de la Francophonie qu’elle vient d’organiser relevait d’une gageure pour la République Démocratique du Congo. Mais figurer au top 10 de ce classement, surclassant parfois certains pays habitués à ce genre de compétitions, relève carrément du miracle.

C’est pourtant ce qu’a réussi le pays de Lumumba et les Congolais n’ont pas fait la fine bouche ni boudé le plaisir de ces résultats pour bomber le torse.

Performances sans parents

Mais pour quelle gloire et pour saluer quel effort ? Terrible question que celle-ci qui pose, encore une fois, la grande problématique d’encadrement de la jeunesse congolaise qui se sera rendu pratiquement comme orpheline à ces jeux. La mère patrie a préféré s’investir corps et biens dans sa dotation en infrastructures sportives et pour réussir son pari organisationnel de cette édition que personne n’avait voulu reprendre après le désistement du Canada. La jeunesse congolaise fut donc abandonnée à la débrouille, comme d’habitude.

Le classement dans le top 10 aura été inespéré même pour ces jeunes d’un pays sans championnats et qui n’ont donc pas de compétitions locales pour exercer leurs talents. La fête francophone a ainsi vécu sous stress pour les coaches et autres encadreurs qui auront investi de leur propre honneur afin de combler le déficit dû à la démission ou au total désintérêt de l’Etat.

Au soir du dimanche, les bonzes de la République ont sablé le champagne jusqu’à faire la grâce matinée le lundi tout en se gargarisant, jusqu’à ce jour, l’égo pour le beau retentissement des jeux dans leur ensemble. Mais qui d’entre eux peut lever le petit doigt pour revendiquer le véritable succès congolais qui devrait être célébré avant toute chose, à savoir ses prouesses dans les compétitions sportives et les épreuves culturelles ?

Pour une récompense méritée

Pour des performances sans parents, les Léopards congolais méritent une reconnaissance de la nation au-delà des félicitations dont certains d’entre eux ont été couverts à la hâte, quand chacun s’empressait à célébrer les Jeux dans leur ensemble. L’Etat ferait œuvre utile en célébrant ses héros de la manière qu’il se doit. Ceci d’autant plus qu’ils sont entrés et ont fait entrer le pays dans l’histoire de ce genre de compétitions internationales.

Pour la première fois de l’histoire, la RDC organisait un événement sportif et culturel d’une telle ampleur et pour la première fois, elle engrangeait autant de médailles, et de surcroit sans une préparation digne de ce nom pour ses compétiteurs.

Une soirée de célébration serait la bienvenue, non seulement pour prolonger le sentiment de fierté, mais pour la souligner de plus belle autour de nos médailles. Un tel geste de la part du Gouvernement réconforterait ces jeunes qui se sont sacrifiés en bravant leur propre honte lorsqu’ils sont allés au front, conscient de ne pas disposer des armes appropriées.

Cette soirée devrait pouvoir rassembler, sans aucune exclusion, tous les athlètes et les érudits culturels ainsi que leurs différents encadreurs dans une fête francophone strictement congolaise. Une façon aussi pour encourager ces héros nationaux à demeurer sur la brèche, puis susciter de nouveaux talents et surtout éviter que le délaissement dont les prédécesseurs ont longtemps été l’objet ne constitue un obstacle inhibiteur des talents et des ambitions.

JDW

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