Prédation financière dans le Haut-Uélé : Baseane Nangaa nage dans une impunité suspecte

L’Association africaine des droits de l’homme (Asadho) est revenue, au début de ce mois de juillet 2023, sur « le silence ou la réaction tardive de la justice congolaise face aux actes de prédation des deniers publics » constatés notamment par l’IGF. Dans son communiqué du 1er juillet dernier, Jean Claude Katende, Président de l’Asadho est, en effet, revenu sur la lettre de Jules Alingete, le flic du fisc en chef, adressée au gouverneur du Haut-Uélé Christophe Baseane Nangaa, pour le notifier des conclusions des conclusions de la mission de contrôle des finances de la province.
Un contrôle qui a percé au jour de véritables cadavres dans les placards de ces finances, ainsi que des méthodes de prestations qui saigne la province à blanc. Ainsi qu’on pouvait lire dans ces conclusions que relaie l’Asadho, l’IGF avait découvert notamment des pré affectation des frais de péage à la source et leur détournement à des fins privées, ou encore des prélèvements anticipés des exercices fiscales 2023, 2024 et 2025 auprès de Kibali Gold et leur utilisation, sans pièces justificatives, retracée dans la comptabilité de la province pour un montant total de Usd 2.750.000.
Les flics de l’IGF dénonçaient également, dans leurs conclusions, le recours prohibé aux prêts bancaires, du reste non retracés dans la comptabilité de la province pour un montant total de Usd 6.407.233,19, ainsi que des présomptions de détournement des fonds de rétrocession du pouvoir central au profit de la province.
Sur les mêmes conclusions de l’IGF, l’Asadho rappelle la sortie de fonds de la banque, sans pièces justificatives, évalués à Usd 4.805.155,28 et CDF 7.264.697.576 entre 2022 et 2023, ainsi que les irrégularités aggravées dans la passation des marchés publics évalués à Usd 35.409.003.
Si l’Asadho rappelle que ces conclusions de l’IGF sont restées sans suite à ce jour malgré la gravité des faits, on déplore aussi que lIGF ait fait montre d’une certaine complaisance en assurant pas le suivi nécessaire pour faire rentrer l’État dans ses droits. Pire encore, dans sa lettre du 26 avril, Jules Alingete promettait à Baseane de faire suivre des recommandations qui, du reste, sont demeurées sans suite.
Pourtant l’on est face à des actes pénaux qui méritent la saisine de la justice sans autre forme de procès. Dans d’autres cas bien moins graves, l’IGF faisait montre d’une intrépidité à tout rompre.
Christophe Baseane Nangaa nage ainsi dans une impunité qui laisse croire qui bénéficierait de solides appuis à Kinshasa.
JDW

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