Kinshasa/Alerte à la pénurie de gasoil : Budimbu rassure, les pétroliers se cabrent

Une nouvelle pénurie de carburant à Kinshasa pointe à l’horizon, particulièrement pour ce qui est du gasoil. C’est ce que les usagers de la route ont constaté dans la soirée de mardi 21 février 2023. De gros embouteillages ont été observés jusque tard dans la soirée, alors que certains automobilistes disent avoir trouvé des stations-service fermées en début de soirée.

Dans un communiqué mardi soir, le ministère des Hydrocarbures a reconnu des difficultés d’approvisionnement des stations-services en gasoil pour une partie de la ville de Kinshasa. Le communiqué attribuait cette situation à des difficultés de montées des bateaux vers Ango Ango (le point de déchargement dans le Kongo Central) suite à des travaux qu’effectuerait la Congolaise des voies maritimes (CVM) sur le fleuve Congo.

Et d’ajouter qu’un plan a été mis en place pour éviter la rareté des produits pétroliers dans la capitale. « Le ministère des Hydrocarbures a mis en place un plan de contingentement en réduisant la quantité servie au niveau des stations-service le temps que le produit parvienne à Kinshasa.  Afin de prévenir une pénurie sèche en carburant diesel », peut-on encore lire dans le communiqué.

Mais du côté des pétroliers, on ne l’entend pas de cette oreille et on avance une autre raison pour confirmer l’éventualité d’une nouvelle pénurie de carburant. La raison, pour eux, est que l’Etat doit encore de l’argent aux pétroliers dont certains, arrivés fin stock, ne savent pas se réapprovisionner. Emery Mbatshi, Président de l’&association des pétroliers du Congo, rappelle que depuis deux ans, l’Etat ne leur a versé aucun paiement au titre de la subvention du prix du carburant qu’il prend en charge depuis plus de deux décennies. Les pétroliers exigent le paiement de Usd 12 millions de manque à gagner et préviennent, selon Mbatshi, que « la fermeture est envisagée parce qu’on ne va pas vendre du vent » puisqu’ils ne savent pas se réapprovisionner, surtout avec la décote du taux de change observée depuis la dernière grosse pénurie de septembre 2022.

« Ceux qui ont encore du stock vont continuer à vendre, mais ceux qui n’en ont pas vont fermer », a prévenu le Président des pétroliers.

JDW

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