Ngobila et les activités politiques : L’ACP menace indirectement les médias

Dans une déclaration vendredi dernier, l’Alliance des Congolais Progressistes (ACP) dénonce une campagne médiatique que mèneraient des adversaires politiques, logés sur l’avenue de l’Enseignement à Kasa-Vubu, contre son Président national Gentiny Ngobila Mbaka. Le parti politique du Gouverneur de la ville de Kinshasa estime que cette campagne vise à salir l’image de son « autorité morale » à travers de « fausses accusations » qui « constituent des manœuvres dilatoires concoctées par certains gourous des partis politiques dont les sièges jonchent l’avenue Kasa-Vubu dans la but de désorienter et de créer une confusion au sein de l’opinion qui a accueilli favorablement la création de l’ACP et qui adhère à la vision de ce nouveau parti rangé derrière le Président de la République (…) dans le but de soutenir ses actions et aussi l’accompagner pour sa réélection en 2023 ».

Tout en mettant en garde « tous les politiques auteurs de cette machination », le parti du Gouverneur de la ville de Kinshasa dit se réserver « le droit de faire recours à la justice en cas de récidive ».

Menaces indirectes contre les médias

En fait de dénonciation de prétendus adversaires politiques, l’ACP cible indirectement les médias, particulièrement votre média en ligne Congo Guardian, qui, au courant de la semaine qui s’achève, ont dénoncé les initiatives politiques du Gouverneur de la ville alors que la loi l’astreint, lui et toute autre personne revêtu de l’autorité de l’Etat, à la neutralité et à ne pas mener des activités politiques. En effet, dans son article intitulé « Service public net politique : Gentiny Ngobila hors-la-loi » publié le 5 octobre dernier, votre média en ligne faisait allusion à la loi organique fixant l’organisation et le fonctionnement des services publics du pouvoir central, des provinces et des entités territoriales décentralisées qui, en son article 8, consacre, expresis verbis, l’apolitisme des services publics et de leurs animateurs. Le quatrième alinéa de cet article prévoit, en effet, que « le service public demeure apolitique, neutre et impartial. Nul ne peut le détourner à des fins personnelles ou partisanes ».

Lire notre précédent article à ce lien : https://congoguardian.com/2022/10/05/service-public-et-politique-president-dun-parti-gentiny-ngobila-hors-la-loi/

Or, on n’a pas besoin d’être adversaires politiques ou de se faire manipuler par des politiciens pour constater qu’en plein exercice de ses fonctions, Gentiny Ngobila a créé un parti politique qu’il dirige personnellement. Pas de besoin, non plus, de voir combien il utilise les véhicules et autres bien de la ville de Kinshasa pour soutenir les activités de son parti politique. Le dernier cas en date a été vécu à Matadi où l’ACP a utilisé les véhicules de la ville ainsi que ses immatriculations pour transporter ses matériels d’activités politiques.

C’est donc pour tenter de détourner l’attention de la même opinion qu’il invoque que Gentiny Ngobila et son parti politique veulent intimider les médias en ciblant de fantomatiques adversaires politiques et en citant le nom du chef de l’Etat dont la vigilance des médias saperait l’action.

Congo Guardian prend à témoin l’opinion, les instances publiques, la corporation journalistique ainsi que les activistes des droits de l’homme, dénonce ces intimidations rétrogrades qui n’honorent ni leurs auteurs, ni les personnalités défendues et moins encore la République démocratique du Congo. Congo Guardian, qui ne sent nullement intimidé par ces pratiques d’une autre époque, tiendra l’ACP et ses animateurs pour responsables de quelqu’ennui qui surviendrait sur l’un d’entre ces membres.

JEK

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