Jusque-là circonscrit à Kwamouth dans la province de Maï-Ndombe, le conflit intercommunautaire entre les yaka et les teke gagne d’autres provinces dans l’ex-Bandundu. Ce lundi latin, rapporte notre confrère Top Congo, cinq personnes suspectes ont été arrêtées dans la forêt située entre les villages Fatundu et Kibayi dans le territoire de Bagata, province du Kwilu.
Cette arrestation est l’ouvre des forces de l’ordre qui ont bénéficié d’un appui des jeunes de ces contrées. Désormais, la police et les forces de sécurité procèdent à la fouille systématique des déplacés en provenance de Kwamouth pour démasquer des personnes suspectées de participer à des tueries.
Pendant ce temps, les jeunes de Bagata en appellent au renforcement du dispositif sécuritaire pour contenir cette vague de violence.
Samedi dernier, le chef coutumier du village Bukusu, toujours à Bagata, a été tué par des hommes armés en provenance de Kwamouth. L’Administrateur du territoire de Bagata a déclaré que les assaillantys ont traversé la rivière Kwango pour perpétrer ce meurtre dans le groupement Fayala où ils ont également incendié une centaine de maisons. Ils semblent avoir contourné la frontière entre
Kwamouth et Bagata.
Le comité de sécurité de Bagata a levé l’option d’informer la hiérarchie de la province et d’effectuer des descentes sur terrain pour collecter tous les renseignements. Des dispositions ont également été prises pour renforcer la sécurité au port de Fatundu où commencent à affluer les déplacés.
Le conflit intercommunautaire entre teke et yaka a déjà fait plus de 150 morts et des villages incendiés, sans oublier du bétail abattu ou emporté. Plus de 20.000 déplacés se trouvent au Kwilu, au Kwango, au Bandundu, à Kinshasa et même au Congo Brazzaville où ils vivent dans la démunition totale.
En 2018, la province de Maï-Ndombe avait été le théâtre, à Yumbi, d’affrontements violents entre les ethnies Nunu et Ntende qui avaient fait plus de 500 morts.
JDW
Jonathan Mesa, à Bandundu
