ONU et la pacification de la RDC : Les attentes des Congolais en 5 points

« Le Peuple congolais demande aux Nations Unies, à l’Union Africaine, aux Communautés régionales africaines et aux partenaires de la RDC de ne plus se fier aux dénégations éhontées des autorités rwandaises et de contribuer plutôt au rétablissement de la sécurité, à la construction d’une paix durable et à la création des conditions nécessaires à une coopération fructueuse dans la région des Grands Lacs pour le bien de tous ». C’est en ces termes que le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, s’est exprimé du haut de la tribune de la 77ème session de l’Assemblée générale de l’ONU.

Après avoir brossé le tableau sombre de l’agression de son pays par le Rwanda, et après avoir déploré les atermoiements de l’Organisation mondiale, le chef de l’Etat congolais a formulé cinq attentes qui constituent les étapes clés du retour d’une paix durable en RDC et dans la région des grands lacs. Ces cinq attentes sont :

1.   Rendre effectifs le retrait immédiat du M23 des localités occupées, le retour des déplacés congolais de ces localités à leurs domiciles et la cessation sans condition du soutien de l’armée rwandaise à ce groupe terroriste, selon l’esprit et la lettre de la feuille de route de Luanda convenue entre la RDC et le Rwanda, ainsi que des déclarations successives du Conseil de sécurité de l’ONU, du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, de la Communauté d’Afrique de l’Est, CAE, et de la Communauté pour le Développement de l’Afrique australe, SADC ;

2.   Multiplier les pressions sur le Rwanda et le M23 dont les dirigeants sont, du reste, sous sanctions de l’ONU, et montrer plus de fermeté à leur égard, pour qu’ils respectent les positions prises par les organisations internationales précitées ;

3.   Appuyer la poursuite du processus de paix de Nairobi, les discussions de Luanda RDC-Rwanda et le déploiement de la Force régionale de l’Afrique de l’Est dont le Statut et les Règles d’engagement viennent d’être signés    le 08 septembre dernier à Kinshasa successivement par le Gouvernement congolais et le Secrétariat Général de la CAE, d’une part, et, d’autre part, par les FARDC et le commandement de cette Force ;

4.   Encourager le Président honoraire du Kenya, UHURU KENYATTA et le Président de l’Angola JOÃO LOURENÇO, Médiateurs de la CAE et de l’UA dans la crise sécuritaire en RDC, à poursuivre leurs bons offices ;

5.   Lever tout obstacle à la restructuration par la RDC de ses Forces Armées  et à la montée en puissance de celles-ci pour mieux remplir ses missions régaliennes, notamment par la levée pure et simple de toutes les mesures restrictives de l’acquisition des équipements militaires, quelle qu’en soit la forme édictée par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Pour Félix Tshisekedi, « la réalisation des actions préconisées ci-dessus garantira, sans doute, le Peuple congolais de la certitude d’un règlement de la crise et facilitera un dialogue constructif entre toutes les parties concernées quant à ce ». Il prévient que, cette fois-ci, le peuple congolais est décidé « à mettre définitivement fin à l’insécurité à l’Est de notre pays, quoi qu’il en coûte », car « l’heure a sonné de casser à jamais le cycle infernal de la violence à l’Est de la RDC pour stabiliser la Région des Grands Lacs afin de tirer le plus grand bénéfice de ses potentialités économiques ainsi que de sa riche biodiversité pour sauver l’humanité face aux changements climatiques ».

JEK

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