Le Président de la République vient de révoquer, ce mardi, l’abbé Jean Bosco Bahala Coordonnateur du PDDRC-S. Cette révocation est liée à l’annonce de pourparlers que le gouvernement ougandais aurait abrité hier lundi entre une délégation de l’AFC, un groupe rebelle coordonné par Corneille Nangaa, et une autre délégation de Kinshasa conduite par Bahala.
Après l’annonce de ces pourparlers ayant, selon des sources diplomatiques, connu une facilitation conjointe des initiatives de Luanda et de Nairobi, le concerné Bahala a, tout en reconnaissant sa présence à Kampala )et non à Entebbe), nié avoir rencontré cette délégation rebelle en indiquant s’être trouvé en Ouganda pour le rapatriement des enfants congolais récemment libérés par les terroristes ougandais de l’ADF. « Je n’ai pas rencontré les gens du M23, ma mission étant bien définie dans le cadre du DDR. Des esprits malins ont voulu profiter de ma présence à Kampala pour salir mon image et celle du gouvernement qui n’a jamais entrepris aucune démarche de négociation directe avec les terroristes du M23 », a-t-il dit à RFI.
Une version qui n’a pas trop convaincu l’opinion du fait que si libération il y a eu, c’est en territoire congolais cela devait être passé, vu que c’est ici qu’opère le mouvement djihadiste ougandais.
Le porte-parole du Gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a également démenti, sur son compte X, tout contact avec les rebelles congolais en Ouganda. « Aucune personne n’a été mandatée par le gouvernement pour une quelconque forme de discussion avec les terroristes du #RDF (Forces de défense rwandaises) #M23 à Kampala », a-t-il écrit.
La Présidence de la République a également fait le même démenti.
Suspicions persistantes dans le fil diplomatique
Plusieurs sources, dont celles des officiels ougandais ayant requis l’anonymat, ont assuré, cependant, que ce contact et des discussions ont bel et bien eu lieu. « Une délégation de haut niveau du gouvernement de la RDC et du M23/AFC se réunit à Kampala pour ramener la paix en RDC », a dit à l’AFP un responsable du bureau du président ougandais Yoweri Museveni, sans donner de calendrier. C’est ce que l’on pouvait lire dans une déclaration de l’agence française de presse.
Les sources de cette agence ajoutaient que « compte tenu de la complexité de la situation, il s’agit encore d’une réunion secrète, mais les détails seront rendus publics plus tard. Notre souhait est d’obtenir un cessez-le-feu permanent et le retour de la paix en RDC ».
Ce mardi matin, notre consœur RFI se fendait des mêmes assurances sur cette rencontre, donnant jusqu’à des détails sur l’atmosphère tendue de la rencontre.
« Selon des sources ougandaises, la rencontre s’est tenue à l’Imperial Heights Hotel, dans la ville d’Entebbe, en Ouganda », relate la radio d’Etat française qui poursuit : « La délégation de l’Alliance Fleuve Congo, l’AFC, comprenait Yannick Tshisola, René Abandi Munyarugerero de la branche politique, et John Imani Nzenze de la composante armée du mouvement qui compte en son sein aussi le M23. Leur ordre de mission a été signé par Corneille Nangaa, coordonnateur de l’AFC. Du côté de Kinshasa, Jean-Bosco Bahala, coordonnateur du programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation, ainsi que d’autres personnalités civiles, étaient présents, selon ces sources ».
RFI révèle aussi que « l’échange entre les deux parties s’est déroulé en présence d’au moins deux officiels ougandais. Plusieurs sources rapportent des échanges tendus qui se sont terminés sans résultat ».
Jonas Eugène Kota