RDC/Sécurité : La Monusco déclare ses limites face aux capacités opérationnelles du M-23

La Monusco a déclaré, mercredi 13 juillet 2022 à Kinshasa qu’elle ne dispose pas d’assez de moyens pour faire face au M-23 qui dispose des moyens d’une armée conventionnelle. Au cours du point de presse hebdomadaire de la mission onusienne, en effet, Mathias Gillmann, porte-parole de la Monusco, a fait savoir que « Le M-23 se comporte beaucoup plus comme une armée conventionnelle plutôt que comme qu’un groupe armé. Ce qui veut dire qu’ils ont des équipements sophistiqués et que nous, en tant que mission des Nations-Unies, nous sommes équipés, en termes de taille, d’équipements et d’hommes, pour lutter contre  des groupes armés et des milices. Pas des armées conventionnelles qui ont des équipements de nuits, pour parler de manière simple ».

Face à ce constat, la Monusco s’inquiète de ce que « si la situation du M-23 perdure, cela risque de créer des vides sur d’autres fronts où les ADF, la Codeco et d’autres groupes Maï-Maï sont présents ». La mission unusienne recommande vivement « que la désescalade se poursuive le plus vite possible avec le M-23 parce qu’à la fois l’armée congolais et les forces de la Monusco n’ont pas des moyens extensibles et ne peuvent pas garantir une présence ultra efficace partout en même temps ».

Mathias Gillmann a, par ailleurs, fait noter que le déploiement d’une grande partie des ressources de la Monusco et de l’armée régulière congolaise contre le M-23 engendre des implications négatives sur les autres zones d’opération d’autres groupes armés. Par exemple, Il a donné l’exemple des attaques, dans la période du 7 au 11 juillet, attribuées aux combattants ADF qui ont causé au moins 20 morts et plusieurs personnes kidnappées parmi lesquelles environ 30 enfants.

Pour la Monusco, « il faut travailler à être le plus flexibles possible pour démanteler les réseaux des ADF, qui sont disséminés, dispersés, sous pression ».

Ces inquiétudes de la Monusco sont exprimées en ce moment où le front du dialogue est en veilleuse. En effet, le processus de mise sur pieds de la force de l’EAC n’avance pas comme souhaité et la commission mixte RDC-Rwanda, qui devait se réunir lundi dernier à Luanda a été renvoyée à plus tard suite au deuil qui frappe l’Angola après la mort de son ancien Président, José Eduardo Dos Santos.

JEK

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