Loi d’habilitation : Christophe Mboso prépare un passage en force

Face à la dynamique de la plénière de lundi, le Président de l’Assemblée nationale a renvoyé les députés avec promesse de régler les arriérés de leurs primes diverses, cela dans le but d’obtenir d’eux le vote de la loi d’habilitation qui était déjà en ballotage défavorable

A l’Assemblée nationale, les inquiétudes ne cessent de croître depuis la clôture de la plénière du lundi 13 juin 2022 qui s’était déroulée à huis clos. A la base, la perspective du vote de la loi d’habilitation.

Des indiscrétions glanées par Congo Guardian, il s’avère que la plénière d’hier lundi a été particulièrement houleuse sur cette question de loi d’habilitation. Des Députés qui se sont confiés à Congo Guardian indiquent qu’au cours du débat, une majorité certaine se dégageait progressivement sur l’incontournabilité de la non-clôture de la session de mars ce mercredi 15 juin comme le prévoit le règlement intérieur.

Dans leurs différents arguments, les intervenants se sont cristallisés sur le fait que le projet de loi d’habilitation va bien au-delà de la question sécuritaire, surtout quand elle est liée à la nouvelle situation de l’agression « rwando-M23 ». Comme l’indique l’extrait de l’exposé de ce projet de loi d’habilitation, en effet, les matières sur lesquelles l’Exécutif national pourrait être amené à légiférer pendant les rois mois à venir portent, en plus de la défense et sécurité, entre autres sur la ratification de certains accords internationaux pour lesquels plusieurs Députés estiment qu’ils (ces traités) devraient subir une tierce lecture en dehors de l’Exécutif (à commencer par la Présidence de la République) qui les avait négociés.

Il s’agit surtout des accords de coopération technique et économique sur des investissements d’infrastructures avec le Qatar ainsi que des accords de coopération et de partenariat avec la Turquie, les Emirats arabes unis (EAU) et l’Ouganda. « Tous ces accords ont été passés sous la conduite exclusive de la Présidence de la République et le Gouvernement que nous avons investi n’a fait que les signer sans en connaître la vraie quintessence », se préoccupe un Député national.

Un autre affirme que « par honnêteté et au regard de l’importance de ces traités, il est plus qu’important que ces textes subissent une autre lecture afin que la Nation tout entière se mette en phase avec elle-même et assume ses responsabilités en parfaite connaissance de cause ». Et d’ajouter : « Chez-nous on dit qu’on n’achète pas un chat dans un sac. Si la représentation nationale ne maîtrise rien de ce qui va engager la République, qui va en assumer la responsabilité dans les années à venir ? ». Bref, autant d’interrogations qui renvoient leurs auteurs au respect des dispositions de l’article 144 de la Constitution qui devrait renvoyer sine die la clôture de la session ce mercredi 15 juin.

Pendant que se multiplient ce genre de questions, il revient à Congo Guardian que le Président du bureau de l’Assemblée nationale, se rendant compte de la dynamique de la plénière, a été obligé d’écourter la plénière d’hier et d’annoncer celle de ce mardi qui, selon ses calculs, va certainement avaliser le projet de loi d’habilitation en l’état. « Ayant pressenti cette position des Députés,  « Citoyen Mboso » a renvoyé le sujet à aujourd’hui avec des promesses de payement des arriérés des traitements ou primes des Députés et, surtout, le temps de peaufiner des stratégies nocturnes pour convaincre les Députés de l’Union sacrée d’accepter de voter ce projet », nous rapporte un Député désabusé, mais qui se trouve être aussi de l’Union sacrée.

Bref, la plénière de ce mardi est partie pour connaître un nouveau passage en force sous l’orchestration pécuniaire de Christophe Mboso.

JDW

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