Après les avoir snobés mercredi dernier au matin de l’assassinat ignominieux de leur confrère Patriq Adonis Numbi, Jacques Kyabula Katwe, Gouverneur du Haut-Katanga, a enfin daigné recevoir, ce vendredi matin, une délégation des journalistes venus lui dire le ras-le-bol de toute une population face à une insécurité en prospérité dans sa province et réclamer des mesures d’efficacité pour sauver la population en émoi.
Sous la conduite de sa Présidente provinciale et deuxième Vice-présidente au niveau national, Marianne Muland, l’UNPC/Katanga était porteuse d’un poignant mémo décrivant combien les malfrats prospèrent dans leur besogne face aux nombreuses mesures qui, manifestement, se distinguent par leur inefficacité. « Ce matin, une triste et révoltante nouvelle nous a réveillés: la mort de Patriq Adonis NUMBI tué à coups de machettes par des bandits autour de MATSHIPISHA dans la nuit du 07 au 08 janvier 2025 Ici à Lubumbashi », énonce, droite dans ses bottes, la Présidente Marianne Muland au milieu d’un poignant silence de ses confrères et consoeurs ».
Et elle poursuit, dans cette macabre procession descriptive d’une insécurité hideusement triomphatrice : « Patriq Adonis NUMBI n’est pas le premier cas d’insécurité qui touche les hommes et femmes des médias. Beaucoup d’autres ont été agressés sur la route de retour de leurs lieux de travail, en plein exercice de leur travail et d’autres ont été battus et humiliés chez eux dans leurs maisons ». Une situation d’insécurité qui « ne cesse de monter et les villes sont asphyxiées, les journalistes ont peur et ne vivent pas dans la liberté », poursuit encore Muland d’une voix sanglotante mais sans larmes.
Et cette déclamation poignante également : « Avez-vous appris que des femmes sont violées en présence de leurs époux ? Des filles forcées à coucher avec leurs pères ou frères ? Savez-vous que des gens sont blessés à la machette dans leurs maisons, des vitres cassées, des murs des maisons et des clôtures cassées et des biens extorqués presque tous les jours ? »
Ou encore : « Savez-vous que certains médias ont tendance à annuler pratiquement leurs émissions de nuit, par peur de l’insécurité à laquelle s’exposent les journalistes ? ». Avant de faire remarquer aussi : « Savez-vous à quel point cette situation porte atteinte à la liberté de la presse et au droit des populations à accéder à l’information ? »
La délégation des journalistes du Katanga est allée dire deux choses à Jacques Kyabula : « (…) Nous ne respirons plus » et « (..) que justice soit faite à Patriq Adonis Numbi et aux nombreuses victimes de l’insécurité qui souffrent en silence ».
Au nom carrément de toute la population qui ne sait plus à quel Saint se vouer face à une insécurité qui prospère dans une allégresse déconcertante, la presse du Katanga exige « que le Procureur fasse tourner la justice et la recherche des infractions » parce qu’il est « intolérable que des crimes se succèdent sans que des enquêtes sérieuses ne soient menées » et que « si par formalité, des enquêtes sont annoncées, on n’en connaît souvent pas les issues ».
Avant cette conclusion qui claque comme un fouet sur la conscience : » Nous sommes fatigués des mensonges ! »
Le ras-le-bol de tout un peuple fatigué c’est aussi à travers ces poignantes et interpellatrices interrogations : « Sur qui devons-nous finalement nous appuyer ? A quoi servent les barrières et patrouilles organisées depuis des années maintenant dans la ville de Lubumbashi ? »
Droit dans les yeux de Jacques Kyabula, les journalistes du Katanga, par la voix éplorée de Marianne Muland, la première d’entre eux, lui lancent, à lui ainsi qu’à tous les corps constitués de la province : « Vos électeurs disent trop c’est trop ! Agissez mesdames et messieurs ici et maintenant. A la Mairie, Au gouvernement Provincial, vos administrés n’ont plus de quiétude. Enfin, les journalistes et professionnels du Katanga disent officiellement leur colère et annoncent un black-out radio et télévision sur tous les médias de la ville. Ils attendent des réponses rapidement et promettent de revenir à la charge si rien n’est fait.
JEK