Dans l’est de la République démocratique du Congo, au moins 60 personnes ont été tuées cette semaine dans plusieurs attaques près de l’agglomération de Mangina, dans le territoire de Beni au Nord-Kivu. Les attaques ont été menées et revendiquées par les Forces démocratiques alliées (ADF) affiliés au groupe État islamique. Ce bilan est le plus important depuis plusieurs mois dans la région en dépit des opérations « Shujaa » menées dans la région par l’armée congolaise (…).
« L’intensification des opérations Shujaa ont plus ou moins causé la migration des combattants ADF vers les régions de Mangina », analyse Henry-Pacifique Mayala, coordonnateur du Baromètre sécuritaire du Kivu, Kivu Security Tracker (KST), un projet conjoint du GEC-Ebuteli, Human Rights Watch et la Bridgeway Foundation.
On se souvient aussi que même le partenaire ougandais dans le cadre des opérations conjointes Shujaa s’était déjà plaint de se voir obligé à quitter cette zone parce que, d’autre part, les FARDC (Forces armées de RDC) n’étaient pas en mesure de mettre en place une ceinture à contenir cette migration de combattants ADF vers les régions de Mangina beaucoup plus à l’ouest, et potentiellement le territoire de Mambasa, qui semble être une destination privilégiée pour eux.
La crainte est que, avec la récolte du cacao, l’accès aux mines puisse constituer pour cette rébellion une source d’approvisionnement, opportunité de restructuration, réorganisation en vue des représailles beaucoup plus criminelles que ce qui s’observe pour le moment.
Pour Henry-Pacifique Mayala, l’armée congolaise n’a pas su adapter son dispositif à la migration des assaillants.
Avec RFI