Julien Paluku publie un recueil annoté des résolutions de l’ONU sur la RDC

Devant un parterre d’invités du monde scientifique, politique et de nombreux curieux dans un auditorium du fleuve Congo hôtel by Blazon refusant du monde, le vice Premier ministre, Ministre des affaires étrangères et francophonie, Christophe Lutundula Apana, porte sur les fonts baptismaux les 3 tomes des 800 pages de l’ouvrage intitulé « Recueil annoté des résolutions de l’Assemblée Générale et du Conseil de Sécurité des Nations-Unies sur la RDC de 1960 – 2023 « , un ouvrage du Dr Julien PALUKU Kahongya publié aux éditions L’Harmattan/RDC.

Trois moments forts permettent à l’opinion tant nationale qu’internationale de mieux cerner cet ouvrage, lesquels moments ont été suffisamment explicités par trois professeurs.

Le premier acte est signé KISANGANI ENDANDA

Le Professeur présente l’auteur, Julien PALUKU Kahongya, dont il établit un lien entre lui et l’ouvrage en mettant en exergue des matériaux d’élaboration aboutissant sur une lecture endogène de l’histoire immédiate de la République Démocratique du Congo.

Julien Paluku, un acteur politique et de développement qui est à appréhender comme un acteur politique se faisant et un acteur politique s’intellectualisant. Celui là même qui a gravi tous les échelons de la gestion de la chose publique partant de chef du quartier Virunga à Goma au Nord Kivu, jusqu’à devenir Gouverneur de cette province durant 12 ans, et aujourd’hui Ministre de l’industrie, fonction occupée jusqu’à la publication de l’ouvrage.
D’une bourgade détruite par le volcan, Goma est aujourd’hui la plus belle Ville du pays grâce à Julien Paluku Kahongya avec l’appui des opérateurs économiques. Une fois à l’industrie, il donne au pays pour une première fois le Plan directeur national de développement de l’industrie.
Ce chevronné de la territoriale, qui a vécu dans une atmosphère des conflits et guerres, a perçu les forces et faiblesses de l’Organisation des Nations-Unies et ses agences d’exécution ; il a affronté le CNDP et le M23 en appui au général Bahuma et le colonel Mamadou jusqu’à la victoire des Forces armées de la République Démocratique du Congo sur l’ennemi.
Il a été sur tous les fronts, aussi bien diplomatique que politique, en prenant part à tous les pourparlers avec en mains les données locales du terrain.
Dans cet ouvrage, Julien Paluku partage les expériences réussies ou non pour construire les théories et pistes d’actions et ce par écrit au profit de l’universel.

L’acte 2 du Professeur Vital KAMERHE

C’est lui le préfacier de l’ouvrage. Ancien Commissaire général du Gouvernement en charge des relations avec la Monuc, il a cette adresse pour Julien Paluku : »le Frère, Petit frère et ami Julien Paluku a pris tout son temps, il a mis toute son intelligence à profit afin de mettre à la disposition des chercheurs congolais ces outils. Seuls quelques privilégiés ont le secret de ces résolutions des Nations-Unies et le tout dépend de la manière dont la diplomatie est menée afin de parvenir à en connaître les tenants et les aboutissants « .
Plus de 10 millions des morts, la RDC voit sa population périr dans un conflit qui n’est pas le sien. Il revient sur la nécessité de créer un front militaire, diplomatique et politique tout en trouvant bizarre qu’aucun pays africain n’ait condamné l’agression dont la RDC est victime.

Se référant au contenu de l’ouvrage, le Professeur Vital KAMERHE rappelle la résolution 1234 du 6 Avril 1999 où il a été demandé aux forces non invitées de quitter la RDC et remercie Jacques Chirac, le président français de l’époque, pour cela.
Une autre résolution, la 1304, parle du massacre de Kisangani, mais seule, elle ne suffit pas. Il faut nécessairement un lobbying et un appui des membres permanents de cette ONU.
La République Démocratique du Congo doit participer activement à la rédaction des résolutions. Lui Vital Kamerhe reconnait avoir participé à la rédaction de 14 résolutions.
Il termine son allocution en déclarant qu’il faut revisiter l’histoire. Le pays étant agressé, ça concerne tous les congolais.

L’ultime acte 3, le Professeur Émile Bongeli décortique l’ouvrage

Julien Paluku vient de faire son entrée dans le cercle des chercheurs et analystes qui sont activement inscrits dans la recherche des solutions pour le défi sécuritaire. Il s’agît d’un recueil mais  »anannoté », tâche beaucoup plus compliquée parce qu’il annote les résolutions ayant existé avant lui, sans lui et avec son implication, il les lit, en explique les contextes et les périodes avec les faits y liés et surtout les contextualise.
L’auteur est curieux d’observer que les résolutions des Nations-Unies sont méconnues par leurs destinataires. Les classifier, les différencier, les contextualiser dans leurs environnements générateurs, cela est donc à saluer.

Le premier Tome va de 1960 à 2006, période se rapportant à la naissance du pays et à sa reconnaissance internationale, mais aussi à des sécessions, rébellions, dictatures, etc.

Le deuxième Tome part de 2007 à 2018 qui culmine avec la première alternance avec l’insurrection, le glissement ainsi que toutes ses péripéties.

Le Troisième Tome est étendu sur une période de 2019 à 2023 marquée par la rupture de la coalition Fcc-Cach, la résurgence des groupes armés jusqu’à l’agression, une nouvelle fois, de la République Démocratique du Congo.
Autre fait marquant : l’ONU est un acteur majeur du développement du Monde, mais professeur Bongeli soulève cette interrogation : Que serait le monde moderne sans l’ONU ?

La RDC engrange en elle même 156 résolutions dont 59 de l’Assemblée générale des Nations-Unies et 97 du Conseil de Sécurité.

De 1968 à 1998 sous le Maréchal Mobutu, aucune résolution du Conseil de Sécurité n’a été adoptée en raison de l’absence des conflits majeurs. Il y’avait cependant des résolutions de l’Assemblée Générale des Nations-Unies unies.
L’ONU est apparue en RDC à travers ONU Congo (1960), MONUC(1999) et MONUSCO (2010). Une présence marquée par un nombre exceptionnel de casques bleus morts et même un Secrétaire Général des Nations-Unies, Dag Hammarskjold, tué dans un crash aérien sur le territoire congolais.

La RDC est toujours au centre des préoccupations des Nations-Unies sur tous les plans (Economie, environnement, social, climat, agriculture, humanitaire, etc.).
Cet ouvrage est un véritable tourniquet qui ouvre la voie de à la réflexion pour tous les chercheurs. Le professeur Émile Bongeli remercie Julien Paluku Kahongya qui rappelle qu’un négationnisme exclusif n’est pas une attitude d’un scientifique.

Les mots de l’auteur, Julien PALUKU Kahongya

Détenteur de plusieurs diplômes dont une formation aux Etats Unis d’Amérique dans la gestion des conflits du département d’État, fort d’une expérience pour avoir gouverné dans un contexte de conflit et de guerre, doctorant en management des conflits armés, paix, sécurité, décentralisation et développement à l’université de kinshasa, Julien PALUKU affirme que ce recueil annoté est un répertoire ouvert à toutes sortes de recherches et tout le monde peut y puiser les données.

Au bout de 156 résolutions sur elle et une présence des Nations-Unies durant 25 ans sur son sol, la RDC a-t-elle résolu ses problèmes ? A-t-elle joué sa partition pour rentabiliser les résolutions prises sur elles? C’est la grande question.
Les Nations-Unies investissent annuellement près de 1 milliard de dollars américains pour la mission. Avons-nous nous capitalisé ?
Que des questions, et ce recueil mérite d’être consommé avec lucidité. Il reste perfectible par sa forme et son fond.
Ce sont les mots de Julien Paluku Kahongya, l’auteur qui interpelle et pousse à agir efficacement.

Avec Bravo Zulu

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