Le frère de Vital Kamerhe traite Billy Kambale et les cadres du directoire du parti de tous les noms dans un silence assourdissant de Kamerhe lui-même avant de maintenir sa candidature. Complicité du frère ou expression de la démocratie?
A l’Union pour la nation congolaise, les violons sont loin de s’accorder sur la gestion des ambitions et le respect au leadership. A l’instar de cette crise qui a fini de s’installer autour de la gestion des ambitions pour le Gouvernorat de la province du Nord-Kivu.
Le Docteur Didier Kamerhe, frère biologique de Vital Kamerhe le Président du parti, n’en fait qu’à sa tête et s’en tient à ses propres ambitions, n’en déplaise à son parti qui a pourtant porté son dévolu sur un autre cadre du parti pour concourir au Gouvernorat du Sud-Kivu. L’on sait, en effet, que le frère de Kamerhe a décidé d’y aller seul en indépendant, mais non sans laisser traîner ses crampons sur son passage. Et Billy Kambale, ci-devant Secrétaire général du parti, se les fait essuyer rugueusement sur le visage.
Dans une réaction au vitriol sur l’injonction lui faite de s’incliner face au choix du parti, en effet, Didier Kamerhe ignore tout bonnement ce choix jusqu’à ignorer également l’autorité de Billy Kambale, SG du parti, qui lui a signifié de retirer la sienne. Traitant de « communiqué alambiqué » par lequel cet appel lui a été lancé, le frère Kamerhe l’attribue à « un camarade du parti » – en fait le Secrétaire général signataire du communiqué – à qui il dénie tout pouvoir de le faire renoncer à ses droits civiques d’être électeur et éligible, avant d’annoncer son choix de poursuivre son ambition.
« De Bukavu où je me trouve, (…) j’avance vers le Gouvernorat du Sud-Kivu avec ceux qui aiment réellement la RDC plus que leurs petits intérêts particuliers, et j’avancerai avec ceux qui n’ont pas peur des oppresseurs politiques, j’avancerai avec des gens attachés aux valeurs républicaines plus que le lucre qui leur fait perdre toute dignité et estime auprès de leurs frères ». Ceux qui aiment « leurs petits intérêts particuliers » ne sont autres que Kambale et les autres cadres du directoire national du parti dont fait membre Didier Kamerhe.
En tout cas, Didier Kamerhe semble déterminé à ne pas reculer. En rappelant son expérience des guerres d’agression de 1996 et de 1998 dans la ville de Bukavu, il jure de ne « jamais tergiverser » et justifie sa détermination par « un vibrant appel » que lui auraient lancé ses frères « pour venir contribuer au développement de ma chère province meurtrie ».
Se disant lui-même tshisekediste, il avance aussi sa volonté de « soutenir l’action de défense de la patrie initiée par le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo ». Et ce ne sont pas les « petits valets des roitelets politiques de l’Est de notre pays, quel qu’ils soient », qui l’en décourageraient.
Et aussi de brandir la menace pour ne laisser aucune équivoque sur son engagement. « Dans les prochains jours, s’ils osent franchir le rubicond de leur menace, la population de l’Est saura qui est réellement du bon côté de l’histoire de la RDC au delà des discours populistes qu’ils leurs tiennent en public », prévient Didier Kamerhe qui tire ainsi dans le tas, sans dire si son frère, le Président du parti, est un de ces « valets » ou « roitelets » qu’il jette ainsi en pâture.
JDW