La Commission électorale nationale indépendante vient de publier, ce dimanche 31 décembre 2023, les résultats provisoires de l’élection présidentielle conformément à son calendrier. Sans surprise au regard des tendances publiées précédemment par la centrale électorale, Félix Tshisekedi est déclaré élu avec un peu plus de 73%, très loin devant son poursuivant direct Moïse Katumbi qui récolte 18%.
La suite du processus prévoit l’ouverture du contentieux électoral dans 48 heures devant la Cour constitutionnelle qui doit proclamer les résultats définitifs le 10 janvier prochain.
La publication des résultats provisoires intervient dans une ambiance particulièrement contrastée où se mélange explosion de joie, contestation et même annonce des actions de rébellion. Le tout dans un contexte de sur-militarisation de certaines places sensibles à Kinshasa et à travers certaines villes du pays.
À Kinshasa, la population s’est réveillée au milieu d’un dispositif militaire et policier qui avait été déployé dans la nuit sur les places de grands rassemblements des populations telles qu’à Victoire, à Kintambo magasin, à Pompage, à la gare centrale, etc. Si Denis Kadima avait annoncé que cette publication des résultats allait se passer sans char, il faut constater que la ville de Kinshasa est transformée en un fort depuis la nuit dernière, tandis que le siège de la CENI est encadré par un dispositif sécuritaire impressionnant. Autant que le secteur de l’Athénée de la Gombe, où est installé le « Centre Bosolo » d’où sont publiés ces résultats.
L’ambiance, c’est aussi ces manifestations de contestation anticipée des résultats vers Masina dans la Tshangu (à Kinshasa) où certaines personnes ont brûlé des pneus sur le boulevard Lumumba. Ces manifestants spontanés exprimaient leur refus de reconnaître tout résultat qui proclamerait Tshisekedi vainqueur.
La même situation a été observée dans certains quartiers à Lubumbashi, Goma et Bukavu, tandis que la veille à Ingende et à Bunia, des jeunes annonçaient leur intention de prendre les armes si c’est Tshisekedi qui allait être proclamé élu. Ici et là, les manifestants qui suivaient déjà les résultats partiels publiés par la CENI, déclaraient que ceux-ci ne reflétaient pas leur suffrage.
Sur la scène politique, ce dimanche, Adolphe Muzito est le premier acteur politique se réclamant de l’opposition qui vient de publier une déclaration dans laquelle il reconnaît la victoire de Tshisekedi sous réserve de la confirmation des résultats. Dans sa déclaration, Muzito a commencé par revenir sur la situation générale du processus électoral qui, selon lui, a été jalonné d’actes qui n’ont favorisé ni la transparence, ni la confiance des parties prenantes.
La veille, cependant, Ensemble pour la République a réaffirmé, par la voix d’Olivier Kamitatu, son refus de reconnaître les résultats de ces élections avant d’appeler la population à célébrer, ce dimanche, la victoire de Moïse Katumbi selon les résultats consolidés au soir du 20 décembre.
Enfin, ce dimanche juste après la publication des résultats, on a assisté à une explosion de joie des militants proches de Tshisekedi à travers certains quartiers de la ville de Kinshasa. Cependant, craignant d’éventuels débordement au regard de la tension latente, certains commerçants ont fermé boutique momentanément.
La grande fête se vit, cependant , au siège de l’Udps à Limite où toutes les dispositions avaient été prises pour célébrer ce moment.
