Moïse Katumbi est favori pour la prochaine élection présidentielle après observation des dix premiers jours de la campagne électoral. C’est, en tout cas, la conclusion que tire la Commission africaine pour la supervision des élections (CASE) qui vient d’évaluer la campagne des 8 candidats émergents sur les 26 alignés.
Ce sondage a évalué cinq indicateurs, à savoir : la capacité de mobilisation de chaque candidat, son message, la logistique engagée, les incidents subis, l’accueil reçu dans sa tournée (adhésion populaire) et les soupçons de corruption pour les dix premiers jours de campagne.
De cette évaluation, la Case crédite Katumbi de 62% de voix potentiels devant Tshisekedi. Tirant les conclusions de ses observations sur les cinq indices d’analyses, la Case estime que celui-ci pourrait être « en incapacité de remporter l’élection au regard de plusieurs faiblesses politiques accumulées tout au long de son mandat ».
Mais la position et la cote générale du candidat Tshisekedi pourraient s’aggraver, d’une part « au cas où Katumbi engrangerait de nouvelles adhésions politiques dans l’opposition ». Alors le candidat n° 3 « améliorerait sa cote de popularité électorale en ramenant à la hausse son score à l’issue des scrutins ».
D’autre part, Tshisekedi pourrait connaître une érosion de cotation «au cas où des fissures au sein de l’Union sacrée profitaient au candidat Katumbi » dont le score « s’améliorerait de manière impressionnante», peut-on encore lire dans le rapport de la Case.
Le rapport de la Case parle, par ailleurs, de Moïse Katumbi Chapwe comme un candidat redoutable et insubmersible, qui tient une campagne électorale fulgurante avec ses propres moyens. « Disposant d’une flotte aérienne propre et des ressources suffisantes pour coordonner ses équipes confortablement implantées dans tout le pays, Moïse Katumbi est un candidat longtemps préparé à l’élection présidentielle en République démocratique du Congo à travers son passé politique et sportif ainsi que ses multiples actions caritatives qui ont ciblé des catégories vulnérables de la société congolaise (hôpitaux, déplacés de guerre, groupes sportifs et autres victimes des catastrophes », commente encore Simaro Ngongo Mbayo, Directeur de la Case.
Qui reconnaît encore en Katumbi un manager qui a su se constituer un réseau médiatique très solide rapportant en temps réel des tournées de campagne à succès qui ont immensément drainé des foules monstres.
En face, la team de Tshisekedi dispose , certes, d’une plateforme politique, l’Union sacrée de la nation, constituée de partis politiques et de leaders connus et ayant un certain ancrage sociologique. Par ailleurs, analyse encore la Case, «Tshisekedi a l’avantage de disposer d’immenses ressources financières et d’une logistique de campagne propre ». Mais il est handicapé par un grave déficit d’organisation et de discipline interne.
« Certains de ses soutiens n’avaient pas obtenu à temps tous les moyens de campagne. Ce qui a fait subir au candidat un début de campagne difficile dans le Kongo central et le Maniema notamment », décrit la Case qui note que Tshisekedi fait également face à son bilan quinquennal peu reluisant sur le terrain.
« S’appuyant sur ses quelques projets phares tels que le programme de développement local des 145 territoires, la gratuité de l’enseignement et de la maternité, le Président a également accusé une certaine fatigue inhérente aux lourdes charges d’Etat mêlées aux priorités de la campagne électorale », note également la Case dans son rapport décortiquée dans tous les états majors politiques.
JEK