RDC/Les vérités de la campagne : 6.400.000 emplois en 5 ans, une hystérie de la démagogie tshisekedienne

Dans ses projections sur les investissements confirmées pour le quinquennat 2017-2021, l’ANAPI estimait à quelque 45,5 mille emplois à créer. Parler de près de 6,5 millions d’emplois à créer sur le prochain quinquennat, soit 1,3 million/an, relève de la sorcellerie ou d’un « kadiosha » de mauvais goût


Une campagne électorale est, et en Afrique subsaharienne, un grand moment de la démesure et la surenchère quand il s’agit de conquérir l’électorat. Ça s’appelle la démagogie.
La réussite de toute démagogie demeure, cependant, dans la capacité de savoir garder mesure et de demeurer dans la vraisemblance. Autrement, on s’attire l’ire de l’électorat qui ne tolère jamais ceux qui le prennent pour un béotien. Or, dans sa campagne, la tshisekedie annonce, pince sans rire, la création de 6.400.000 emplois en cinq années, soit une moyenne de plus ou moins 1.200.000 emplois
On croit cauchemarder. Les spécialistes de l’économie ont vite fouillé dans l’offre politique de Tshisekedi pour ne rien trouver comme stratégie pouvant conduire à un tel boom de l’emploi. Même dans les économies fortes et assises comme en Occident, ou encore -et surtout dans les puissances émergentes dont les économies sont dans la courbe ascendante, jamais un tel exploit n’a été réalisé. Tout simplement parce qu’il s’agit d’un bond chimérique, car aucune économie n’a les reins pour.

Tableau des indicateurs des investissements calés pour le quinquennat 2017-2021 avec les projections de création d’emplois


Tenez, en France par exemple, Bruno Le Maire, Ministre de l’économie, avait provoqué un gros débat en 2022 lorsqu’il avait avancé que le pays avait créé 1 million d’emplois durant le quinquennat 2017-2022. Même si la France intelligente a douté d’une telle reprise après la crise, on parle bien de 1 million d’emplois créés sur cinq années.
Si tel est le cas, comment peut-on ne fût-ce que se laisser traverser l’esprit avec des projections aussi chimériques sans penser leur auteur vous prend pour un béotien ? L’emploi suppose la mise en place d’un certain nombre de mesures économiques et sociales qui créent les conditions d’une économie dynamique, ce que la RDC, qui a une économie extravertie, est loin de proposer.

est donc question de quitter l’economie de la consommation pour s’engager dans celle de la production. Un tel passage demande un certain temps à consacrer à la mise en place de ces politiques encore inexistantes dans un pays à fort taux de corruption et au climat des affaires peu incitatif.
En dehors du tertiaire que représente son marché de consommation, la RDC présente une croissance foncièrement volatile puisque tributaire des fluctuations internationales hors de la portée de son influence. Et cette volatilité s’observe sur son presqu’unique sources de croissance qu’est le secteur minier.
« La France a-t-elle créé un million d’emplois depuis 2017, comme l’affirme Bruno Le Maire ? » Telle est la question sur laquelle les français ont chaudement débattu en janvier 2022 et ce débat peut être retracé dans les espaces médiatiques de l’hexagone.
Même s’il faut ajouter les quelque 320.000 emplois détruits durant la crise sanitaire, on est loin, bien loin des 6.400.000 follement claironnés par les économistes de Tshisekedi.
Dans tous les cas, ce coup du « kadiosha » (coup de bluff, démagogie, fakenews ou mensonge en tshiluba) s’évente par le fait que cette projection fallacieusement ne trouve aucun fondement de statistiques sur les progressions des cinq années finissantes. Seuls quelques téméraires se risquent des chiffres mirifiques dans les réseaux sociaux quand ils embarquent même les temporaires des chantiers routiers dans le calcul de la création d’emplois.
JDW

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