RDC/Alerte à l’exclusion électorale : l' »italianité » de Katumbi en phase de réchauffement

Les salons capitonnés de la ville de Kinshasa grouillent d’une rumeur faisant état d’une éventuelle disqualification de la candidature de Moïse Katumbi à l’élection présidentielle pour motif de détention, par lui, d’une nationalité italienne. La rumeur persistante a gagné les réseaux sociaux et chauffe même des plateaux de télévision dans la capitale congolaise.
Aucune source sérieuse, à la CENI comme à la Cour constitutionnelle qui examine les 24 dossiers de candidature, n’est cependant en mesure de s’exprimer, ce qui épaissit davantage le mystère. « Il n’y a pas de fumée sans feu », clame, prudent, un katumbiste pour qui une telle éventualité n’est à écarter après les nombreux stratagèmes qui jalonnent le parcours de son champion jusqu’au dépôt de sa candidature.
Rien de nouveau sous le soleil dans cette affaire déjà clarifiée en 2018 lorsque le même Katumbi avait fait l’objet des mêmes accusations sous le régime Kabila où même les médias (nationaux et étrangers) avaient été induits en erreur. Jusqu’à ce que Me Éric Dupond-Moretti, l’avocat français de Katumbi alors contraint à l’exil, vienne éventer l’affaire en saisissant directement les autorités municipales italiennes dont la réaction fut sans appel.
En effet, répondant, le 16 juillet 2018, à une demande de l’avocat français datée du 9 juillet, Domenico Conte, Maire de la ville sud-italienne de San Vito Dei Normanni, faisait savoir qu’il ne pouvait fournir « aucune information quant à la nationalité de M. Moïse Katumbi Chapwe, en ce que celui-ci n’est pas inscrit (et ne l’a jamais été) au registre de l’état-civil et/ou au registre de la population des citoyens de la ville de San Vito Dei Normandie ». Et le Maire Domenico Conte d’assurer aussi que son « administration municipale n’a jamais mis à la disposition des tiers de documents concernant la nationalité desdites personnes (Moïse Katumbi Chapwe et/ou Moïse Katumbi D’Agnano), ni n’a jamais fourni d’informations ou de données officielles à leur égard ».
Plus précis et complet encore, le Maire italien ne se souvient pas d’un moment où Katumbi, Chapwe ou D’Agnano, aurait détenu la nationalité italienne entre 2000 et 2007 avant d’y renoncer. À Dupond-Moretti, le commis municipal considérerait que « ces informations diffusées par voie de presse à propos de M. Moïse Katumbi D’Agnano et de la ville doivent (…) être considérées comme fondées sur des constructions médiatiques dénuées de tout caractère officiel pour lesquelles la ville ne peut que prendre des distances ».
Le dossier de l’«italianité» présumée de Katumbi a donc été clos par l’administration italienne elle-même. Mais face à la tentative de son utilisation à nouveau pour des fins exclusionnistes, un jeune katumbiste tient cette observation, serein : «Parce qu’en droit, la charge de la preuve incombe à celui qui allègue ou accuse, ces présumés nouveaux accusateurs et comploteurs sont mis au défi d’apporter les nouvelles preuves officielles de l’italianité de Moïse Katumbi».

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