Elections transparentes, droits et libertés publiques : 15 ambassadeurs accrédités en RDC s’inquiètent des entraves à la démocratie

Les ambassadeurs des États-Unis, d’Allemagne, de la Belgique, du Canada, d’Espagne, de la France, de la Grèce, de l’Italie, du Japon, des Pays-Bas, du Portugal, du Royaume-Uni, de la Suède, de la Suisse, de la République Tchèque et de la délégation de l’Union européenne viennent de rendre publique, ce vendredi 2 juin 2023 à Kinshasa, une déclaration conjointe dans laquelle ils expriment leurs vives préoccupations quant au déficit de confiance dans le processus électoral en cours et au respect des valeurs démocratiques et des droits de l’homme en RDC.

Au sujet du processus électoral en cours, tout en se félicitant des efforts que fournit la CENI, les diplomates occidentaux et orientaux parlent de  préoccupation sur la transparence et la réactivité nécessaire qui devrait découler d’un dialogue ouvert avec les parties prenantes. Ils se désolent surtout du fait que l’audit du fichier électoral « n’a pas favorisé la perception, par le public, d’un contrôle indépendant et transparent, manquant ainsi une occasion importante de renforcer la confiance de toutes les parties prenantes ».

Sur le volet des droits et libertés, les signataires réitèrent leurs préoccupations sur « l’usage excessif de la force en réponse aux récentes manifestations, les restrictions imposées à la liberté de mouvement, le discours de haine ainsi que les arrestations arbitraires dans le pays » lors des récentes manifestations de l’opposition. Rappelant aussi que la liberté d’expression, de la presse, de réunion, d’association et de mouvement sont des éléments essentiels d’un processus électoral libre, équitable et pacifique, tout comme l’état de droit, ils fustigent les relents tribalistes tendant à fausser les droits à la libre concurrence démocratique par l’exclusion de certains candidats en raison de leurs appartenances ethniques ou pas. Ces diplomates font certainement allusion aux manœuvres sur la « loi Tshiani ».

« Nous condamnons les efforts visant à diviser la population sur la base de l’appartenance ethnique, de la langue, de la région ou de l’origine, et nous appelons les parties prenantes à promouvoir l’inclusion plutôt que la division et à condamner la diffusion de discours de haine », signent, en effet, ces diplomates. Et de conclure : « La tenue d’élections compétitives, pacifiques, inclusives et transparentes, conformément à la constitution et à la loi électorale de la RDC – avec un débat sain et robuste sur des sujets importants pour tous les citoyens de la RDC – est un élément clé dans l’exercice de la démocratie en RDC, et nous, les partenaires soussignés, réitérons notre engagement à soutenir la RDC dans cet effort ».

JDW

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