Détenu dans les locaux des services des renseignements militaires (ex-Demiap) depuis un peu plus de 48 heures après son arrestation spectaculaire sur le tarmac de l’aéroport international de Ndjili, Salomon Idi Kalonda (Salomon SK Della) devait, conformément à la Constitution et aux lois en vigueur en RDC, accéder à ses avocats. Cependant, ceux-ci se sont vu réserver une fin de non-recevoir ce jeudi matin.
Les avocats du conseiller spécial de Moïse Katumbi ont, en effet, été éconduit à la barrière pratiquement sous menace des armes de la garde. Aucun responsable jouissant d’une certaine autorité n’a daigné rencontrer cette défense qui a effectué cette descente conformément aux lois de la République.
«On nous a dit que nous ne pouvons pas assister notre client devant ce service », s’est plaint l’un des avocats avant de constater : « La Demiap viole de la Constitution et les instruments internationaux des droits de l’homme».
Sur une vidéo qui fait le tour des réseaux sociaux, Me Christian Nkoy invoque l’article 18, alinéa 3 qui dispose que « la personne gardée à vue a le droit d’entrer en contact avec sa famille ou avec son contact ». Une disposition violée par les renseignements militaires qui ont éconduit ses avocats. Et le jour même de son arrestation, son frère aîné, Moïse Moni Della, a également été éconduit avec la nourriture et ses médicaments qu’il lui avait apportés.
Autre article de la Constitution évoquée par la défense de Kalonda Idi, c’est le célèbre article 19 qui stipule que « (…) Toute personne a le droit de se défendre elle-même ou de se faire assister d’un défenseur de son choix et ce, à tous les niveaux de la procédure pénale, y compris l’enquête policière et l’instruction pré-juridictionnelle ». Et l’article souligne qu’elle (la personne) « peut se faire assister également devant les services de sécurité ».
Me Nkoy déplore donc de s’être fait éconduire manu militari, lui et ses confrères. Les renseignements militaires se sont ainsi rendus coupables de violation de la Constitution en privant un détenu de ses droits fondamentaux.
Salomon SK Della avait été arrêté mardi 30 mai sur le tarmac de l’aéroport international de Ndjili. Alors qu’il s’apprêtait à embarquer avec son mentor pour Lubumbashi, il a été cueilli par un groupe d’hommes en civil et en tenue de la garde républicaine qui le conduiront dans les installations de l’ex-Demiap à Kintambo. Depuis lors, on est sans nouvelle de sa situation, alors que sa famille s’inquiète de son état de santé puisqu’il n’a pas pris ses médicaments depuis 48 heures.
Avant cette arrestation, Salomon Idi Kalonda figurait sur la liste des proches collaborateurs des leaders de l’opposition qui devaient être arrêtés. Des sources dignes de foi annonçait même que des mandats avaient déjà été établis et qu’il ne restait plus que l’occasion pour mener le rafle.
JDW