Élections de 2023 : Fichier électoral partiel extrapolé sur 500 sièges au lieu de 484, Nouvel Élan de Muzito démonte le stratagème de la CENI

Élections 2023
Nouvel Élan dénonce une répartition des sièges faussée par un fichier électoral partiel
Nouvel Élan, parti politique d’Adolphe Muzito, a dénoncé, mardi au cours d’une conférence de presse à Kinshasa, un fichier électoral corrompu ou partiel ne permettant pas de servir de base à la répartition des sièges ni de convoquer l’électorat pour les scrutins de décembre 2023. Le parti de l’ancien Premier ministre l’a signifié dans une lettre au Président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, pour lui demander de surseoir l’examen de la loi portant répartition des sièges en attendant un enrôlement complémentaire des électeurs dans les territoires non encore couverts par cette opération pour des raisons sécuritaires, à savoir Kwamouth dans la province de Mayi Ndombe ainsi que Masisi et Rutshuru dans le Nord-Kivu.
Dans cette lettre lue par le Secrétaire général de Nouvel Élan, Blanchard Mongomba, et commentée par Adolphe Muzito lui-même, ce parti politique démontre, chiffres à l’appui, que d’une part, le corpus électoral de 43. 945.891 d’électeurs ne concerne que les provinces couvertes par les opérations d’enrôlement des électeurs et ne doit pas être extrapolé sur l’ensemble de la République.
Nouvel Élan constate que pour déboucher sur sa démarche actuelle, la CENI a retenu un corpus électoral partiel tout en préconisant « d’organiser des élections sur toute l’étendue du territoire national en dépit du fait que l’identification et l’enrôlement des électeurs n’ont pas eu lieu dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Kwamouth ». Une mesure qui dégage un gap de 16 sièges, soit 1.220.314 électeurs ou 2,78% du scrutin présidentiel en moins, alors que la CENI tient, avec ce gap, à pouvoir tous les 500 sièges des députés nationaux.
Pour Muzito, ce corpus électoral aurait été divisé par le nombre de 500 sièges sans tenir compte du fait que trois territoires ne sont pas couverts par l’enrôlement. Cet exercice a donc faussé le calcul pour la détermination du quotient des électeurs qui a servi de base à la répartition des sièges.
Plus loin, poursuivra Muzito, la répartition des sièges se serait opérée sur base d’une certaine solidarité qui a fait octroyer un nombre de sièges sans base connue aux provinces partiellement couvertes par l’enrôlement. De ce fait, la province de Mayi Ndombe s’en est tirée avec 11 sièges alors qu’en l’état , elle ne compte que 6.000 enrôlés. Et le Nord-Kivu se retrouve avec 47 sièges alors qu’elle ne devrait en avoir que 34. Ce Nord-Kivu n’a eu que 3.026.907 enrôlés au lieu de 4.246.969.
Ces nombres de sièges auraient donc été octroyés sur base, soit d’une solidarité, soit des données déjà dépassées.
Adolphe Muzito conteste cette manière de faire qui, pour lui, est passée par le retrait des sièges ailleurs pour doter des provinces non entièrement couvertes par l’enrôlement. Ce faisant, c’est l’ensemble du territoire national qui se trouve pénalisé par cette façon de faire.
Conclusions de Nouvel Élan : le pays court au-devant des élections qui se tiendraient avec un fichier électoral faux, sinon théorique ou fictif, mais partiel dans tous les cas. Le qualifiant également de provisoire, ce parti propose que la convocation de l’électorat prévue ce 25 juin soit postposée en attendant de compléter l’enrôlement dans les trois territoires non couvertes , soit de recalculer le quotient électoral en fonction des circonscriptions effectivement couvertes par l’enrôlement afin de demeurer dans cette vérité sociologique là.

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