Moïse Katumbi est-il plus influent que Fatshi Beton ? Pas de mots plus forts pour qualifier les aberrations de certains affidés du pouvoir qui dirigent le pays avec beaucoup de légèreté. Heureusement, le ridicule ne tue pas.
La déclaration au vitriol de Nicolas Kazadi et autres chantres du régime de connivence et de convenance, attribuant à Moïse Katumbi la responsabilité de la pénurie du maïs en RDC et plus particulièrement au Katanga, est une comédie qui mérite un Oscar. Comment expliquer que des pays souverains et puissants tels que la Zambie et l’Afrique du Sud puissent se plier à la volonté d’un individu, bien qu’acteur politique de premier rang en RDC ?
Comment expliquer que les économistes et des diplomates très alertes que regorgent le gouvernement et même l’entourage du Président béton puissent oublier les notions élémentaires, mieux primaires des relations entre les Etats basées sur les intérêts ? Comment des économistes de haut rang comme Kazadi, un chancelier de l’échiquier congolais, et Kamerhe peuvent-ils oublier les Abc de la loi de l’offre et de la demande ?
On peut relancer son économie par la production, la consommation, par l’exportation et par la conservation.
La Zambie et l’Afrique du Sud, en refusant de fournir du maïs en RDC, optent pour des mesures conservatoires pour leurs économies. Pas d’intérêts, pas d’action, dit-on.
Quel est aujourd’hui leur intérêt d’exporter le maïs en RDC lorsqu’ils subissent eux-mêmes les effets de la sécheresse suite au dérèglement climatique ? Qu’est-ce que ces pays peuvent attendre en contrepartie de la RDC, surtout avec un régime décadent qui souffre de légitimité et qui est arrivé fin mandat ?
C’est la réponse que les neuf membres du gouvernement en mission dans ces pays devrait donner au peuple congolais pour ne fût-ce que justifier leurs frais de mission.
Certes, je suis partisan de l’économie de type keynésiste où l’État a un rôle moteur et régulateur à jouer. Mais l’économie dominante est aujourd’hui de type libéral, où le marché s’auto-régule sur base des bénéfices.
Au non de quoi, dans cette logique, un Moïse Katumbi, à Lubumbashi, peut-il pousser un Sud-Africain à ne pas vendre le maïs à l’Etat congolais ? Dans la même logique, les gouvernements Zambien ou Sud Africain peuvent-ils interdire à un fermier, homme d’affaires, de son pays, vendre ses farines de maïs au plus offrant ?
La règle d’or dans ce milieu c’est le bénéfice, business is business.
Si on dit tout et n’importe quoi sur Moïse Katumbi, ceci me pousse à dire qu’un autre Congo est possible avec cet homme à qui on donne le pouvoir d’arrêter le temps, alors que ce pouvoir est exclusivement de DIEU, maître des temps et des circonstances.
Pour cette raison, nous devons être avec lui ce 13 mai pour dénoncer ce qui ne va pas dans ce pays et baliser le chemin vers l’avenir : la vie chère, le périple de la balkanisation de notre pays, le processus bancal des élections…
Héritier authentique et politique d’Etienne Tshisekedi, d’heureuse mémoire, j’ai retenu que ce sont des partisans et courtisans de Mobutu qui ont été les premiers à faire la publicité d’Étienne Tshisekedi. Au lieu de réfléchir à répondre aux vrais problèmes sociétales que posait le Sphinx de Limete, les 13 parlementaires et les pionniers de l’UDPS que nous étions, Mobutu et ses ouailles passaient tout leur temps à les diaboliser.
Cet acharnement inconsidéré et exagéré contre le premier docteur en droit, traité de “ grand fou”, était devenu improductif et a, à la longue, produit l’effet contraire. Tshisekedi était devenu l’homme le plus populaire de la RDC.
Kabila et ses hommes ont commis la même erreur en s’acharnant maladroitement sur Katumbi, ce qui fait de lui aujourd’hui un homme politique incontournable.
Qui aime bien, conseille bien. Il faut opposer à Moïse Katumbi un projet, une vision, un argument, pour la refondation du pays, plutôt que de faire gratuitement sa publicité. Toutes les autres tracasseries et traquenards du genre loi Tshiani ou dossier Beveraggi ne feront qu’augmenter sa popularité. Il va apparaître comme victime de l’arbitraire du régime.
La politique de « Katumbi est à la base de tout » dessert ce régime. Outre la pénurie du maïs, l’ancien gouverneur du Katanga est à la base de la flambée des prix des denrées alimentaires, de la dégringolade du franc congolais face au dollar, de la contre-performance des Léopards foot, de la non homologation de nos stades, du non financement du championnat national de football, du budget fantaisiste de 16 milliards, de la non efficacité des forces de l’EAC, de la non motivation de nos militaires au front, du non paiement de nos fonctionnaires, de l’enterrement dans les fausses communes de nos frères morts à Kalehe, de l’insécurité grandissante avec plusieurs morts à Kinshasa, Kindu, Lubumbashi, Kisangani, Goma, Ituri …
Bientôt c’est la saison sèche, il sera responsable de l’étiage du fleuve Congo.
Je peux savoir ce qui reste à faire pour les fanatiques zélés : approcher humblement cet homme, lui demander sa recette. Il est capable de trouver les solutions idoines.
Moïse Moni DELLA
Porte-parole du peuple