Insalubrité et mal gouvernance à Kinshasa : Félix Tshisekedi gifle Godé Mpoyi

Alors qu’il se targue, dans les médias, de prouesses managériales qui auraient transformé le visage de Kinshasa que tout le monde reconnaît toujours sales et non sécurisante pour ses habitants, Godé Mpoyi s’est fait rabrouer par le chef de l’Etat qui, au cours du dernier conseil des ministres, a dénoncé, exemples de Kinshasa à l’appui, les dysfonctionnements de la gouvernance de nos villes et cités qui entament la vécu quotidien des Congolais. Au bout du compte, il a rappelé sa demande d’une formation des cadres de la territoriale à tous les niveaux, renvoyant ainsi aux études sur le super professeur Godé Mpoyi.

Il y a dix jours au cours d’une émission télé avec notre excellente consœur Elysée Odia, le Président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa s’est risqué dans un bilan de son mandat de « premier citoyen » de la capitale pour se targuer de prouesses sans précédents par rapport aux gestions antérieures. S’accaparant des prérogatives de l’exécutif provincial, Godé Mpoyi – c’est de lui qu’il s’agit – s’est arrosé des roses pour ces prouesses manifestement sorties de sa propre imagination, surtout lorsqu’il s’adjuge la science infuse en matière de management et de rationalité. « Nous sommes les premiers dirigeants, depuis le départ de Mobutu, à bien travailler dans la ville de Kinshasa », s’est-il targué en effet.

Quand Godé Mpoyi se pompe de l’air pour une ville de Kinshasa qu’il prétend plus assainie que jamais

De la sécurité aux infrastructures – dont le marché central – en passant par l’éclairage public, la création des richesses pour développer la ville, sans oublier l’épineuse question de l’insalubrité dans la ville de Kinshasa, Godé Mpoyi a affirmé, pince sans rire, que la ville de Kinshasa n’a jamais enregistré autant d’avancées que sous son mandat comme Président de la première institution de la ville. Sur l’insalubrité, par exemple, le chef de l’APK a laissé entendre que Kinshasa d’aujourd’hui compte moins de foyers d’immondices (décharges publiques) qu’hier grâce à in système d’évacuation qu’il s’est, cependant, gardé de décrire pendant que lui-même s’est plein, au cours de la même émission, du manque de moyen dont souffre la capitale.

Pour une ville qui ne dispose d’aucune politique ni de système d’évacuation et de traitement des immondices – le centre d’enfouissement de Mpasa a fermé depuis longtemps -, Godé Mpoyi s’est félicité de la solution trouvée qui consiste à jeter les immondices dans les érosions. Le super manager qu’il se targue ignore que cette pratique contribue à l’aggravation de la morbidité de la ville en matière des érosions, car ces immondices alourdissent la structure du sol qu’elles déstructurent également, ce qui entraîne des éboulements qui se rapprochent les uns des autres jusqu’à constituer des chenaux érosifs que ‘ion déplore aux quatre coins de la ville.

Heureusement, peut-on dire, que Godé Mpoyi n’a pas harangué que des béotiens. Parmi ses auditeurs se comptent le chef de l’Etat qui, dans une communication au dernier conseil des ministres a réservé une véritable gifle à Godé Mpoyi qui, sans vergogne dans ses propos, a traité les gens d’ivrognes et de fumeurs de chanvre. Au bas mot, le Président Tshisekedi lui a réservé ce qui n’est pas moins un désaveu de son propre bilan qui, selon le constat du premier citoyen du pays, est aux antipodes ses allégations faussement angéliques.

Atermoiements de gouvernance, dysfonctionnements, dysfonctionnement, etc., Tshisekedi gifle Godé Mpoyi et démolit son bilan

Sas appel, en effet, le chef de l’Etat, qui a cité des cas sur la ville de Kinshasa, en appelé à la « fin des atermoiements dans la gouvernance publique » après avoir été « saisi des troubles à l’ordre public qui sont survenus il y a quelques jours au niveau de la commune de Kintambo à Kinshasa où des riverains, excédés par l’amoncellement d’immondices sur un espace de dépôt et de collecte communal d’ordures ménagères, ont exprimé, de manière spontanée, leur désarroi et mécontentement, en incendiant notamment ledit dépotoir et en bloquant l’artère principale longeant le site ; créant ainsi des perturbations et des dégâts matériels ».

Pour le Président Tshisekedi, selon le compte rendu du conseil des ministres, cette situation résulte « d’un dysfonctionnement technique au niveau de la collecte des déchets mais surtout et avant tout, de la fâcheuse manie observée à différents niveaux de la gouvernance publique qui consiste à rechigner à exécuter une action dans les délais impartis ». Dans son ire qui transparait dans ce compte-rendu, Félix Tshisekedi a estimé « inacceptable que les administrations publiques puissent souvent laisser faire des situations de non-conformité aux prescrits réglementaires dans des secteurs qui touchent à la vie quotidienne de nos concitoyens, notamment dans les domaines de la salubrité, de l’urbanisme et du foncier, de l’établissement des commerces de quartier, qui occasionnent des nuisances de tous types ».

Une description qui, en soit, est un parfait portrait-robot de la réalité quotidienne de « Kinshasa-la-poubelle » que Godé Mpoyi a voulu maladroitement enjoliver. Et Félix Tshisekedi en est venu a rappelé sa demande récente d’instaurer « une gouvernance exemplaire dans le chef de l’ensemble des cadres de la Territoriale pour exercer une gestion publique de proximité efficace et efficiente ». Une gouvernance qui passe par une formation, qu’il avait ordonnée, de ces cadres à tous les niveaux.

En français facile on comprend que le super professeur Godé Mpoyi va devoir retourner aux études…

Jonas Eugène Kota

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