Il est de ces professions de foi qui ne nécessitent ni discours ni emphase pour le signifier. Et la profession de foi de Patrick Muyaya pour la « loi » Tshiani en révèle son jardin secret.
En effet, tout le battage autour de son briefing de presse de lundi sur les propos jugés sécessionnistes de Christian Mwando procède de ce dépassement des propos qui trahissent la pensée et la conviction profonde. Sans aucun conteste, c’est parce qu’il est Katumbiste que Patrick Muyaya a laissé trainer ses crampons sur son ancien collègue du gouvernement pour des relents dits sécessionnistes qui, pourtant, n’ont jamais choqué sa conscience quand il partageait la même famille politique avec Gabriel Kyungu, entré dans l’histoire par et avec le sang des Congolais sur ses mains katangaises.
Aujourd’hui, le gouvernement central, par son porte-parole, a subrepticement pris position. Ce qu’il n’a encore jamais fait pour le cas de la proposition Tshiani dont la dangerosité n’est plus à démontrer. Du moins pas ENCORE officiellement.
Même s’il dit que le gouvernement n’a jamais pris position sur cette loi, Muyaya ne l’énonce pas moins comme une loi « dite » ségrégationniste. Une petite incise discursive qui marque une réserve que lui-même ne marque pas, s’agissant des propos de Mwando Simba. Au contraire, le « narrateur » du gouvernement est allé pratiquement jusqu’à mettre le Cardinal Ambongo au défi de condamner les propos de Mwando autant qu’il l’a fait, dans son message de Pâque, sur la « loi Tshiani ».
En sémiologie, ces petits détails sont déterminants pour pénétrer la pensée de tout discours ou en dévoiler l’impensé. Moralité : Muyaya ( l’état institution exécutive) n’est pas aussi indifférent de la loi Tshiani qu’il le fait croire. Sinon il y a longtemps que le même porte-parole aurait fustigé la liste des métis dressée, au nom de cette même loi, par l’ultra UDPS Jules Monyere qui l’a fait suivre d’une fatwa. Le même porte-parole qui ne s’était pas fait prier pour réagir avec promptitude lorsque le même tshisekediste Monyere avait dressé une liste des congolais rwandophones.
La sémiologie est décidément implacable…
JEK