Régies financières : Nicolas Kazadi joue la carte de la division pour éviter les revendications des agents

Pendant que les agents des régies financières se mobilisaient le week-end dernier pour un sit-in ce lundi au ministère des finances afin d’y revendiquer leurs droits, Nicolas Kazadi, lui, peaufinait ses stratégies pour échapper à leur étreinte et ainsi à leurs revendications. Samedi dernier au cours de la réunion mensuelle de la mobilisation des recettes qui était consacrée à l’évaluation du niveau des recettes du 1er janvier au 10 mars 2023, ainsi que celle des principales réformes prévues cette année, l’argentier national a multiplié de nouvelles promesses de « primes exceptionnelles » aux agents pour les remercier de leurs performances de ces derniers mois.

Un communiqué de presse du ministère des Finances daté de ce lundi 13 mars le mentionne clairement presqu’au regard des chiffres corroborant ces performances jugées « exceptionnelles ».

« Les recettes réalisées du 1er janvier au 10 mars 2023 sont de 2.363 milliards de CDF reparties de la manière suivante : 768,3 milliards CDF pour la DGDA, 1.124,8 milliards CDF pour la DGI et 469,8 milliards CDF pour la DGRAD. Les recettes en fin février étaient de 2.122,9 milliards CDF. Comparées aux recettes de janvier et février 2022, les recettes de la DGDA et de la DGI connaissent un accroissement respectivement de 25% et 13% », put-on lire sur le communiqué.

Et de commenter : « De manière générale, ce niveau des recettes reste satisfaisant étant donné que les mois de janvier et février constituent une période creuse en attendant le début des échéances qui débutent en mars pour la DGRAD et en avril pour la DGI ».

Le communiqué fait aussi savoir que le Ministre Nicolas Kazadi a instruit les régies financières à continuer le recouvrement des différents dossiers contentieux dans le respect des procédures.

Profiter de la division pour échapper à ses obligations

Mais le communiqué ne fait aucune allusion à la manifestation des agents en colère de ces mêmes régies financières. Après s’être faits traiter de « mendiants » par le même Ministre lors de leur dernière rencontre de la la semaine passée, ceux-ci ne reviennent de cette indifférence de leur interlocuteur face à leurs revendications. Une attitude qu’ils qualifient « d’arrogance » et de « manque d’égards » envers les responsables qu’ils sont.

Alors qu’ils attendent des explications sur la base légale des « primes exceptionnelles » qu’on leur fait miroiter, les cadres et agents réclament trois années (2020, 2021 et 2022) de leurs primes de mobilisation ainsi que du pourcentage des dépassements budgétaires qu’ils ont réalisés, cela conformément à la loi.

Face à ces réclamations, le Ministre des finances s’est toujours débiné avant d’aller fournir des données erronées sur les médias où il prétend avoir déjà apuré les années 2020 et 2021. Faux, rétorquent les cadres et agents qui en arrivent déjà à penser à récuser officiellement ce ministre « arrogant » qui « croit que l’argent du trésor que nous mobilisons lui appartient ». Mais ils sont butés, dans leurs actions revendicatives, par l’effritement de la légitimité de leurs délégués syndicaux qui sont fin mandat depuis près de deux ans pour certains, et ne peuvent donc pas les représenter valablement.

Dans leur situation actuelle, en effet, les délégations syndicales des différentes régies sont incapables de tenir des assemblées pour traiter des revendications des syndiqués qui ne les reconnaissent plus. Côté gouvernement, on profite bien de cette division. Celle-ci permet au Ministère des finances de repousser chaque fois les élections syndicales afin de profiter de cet imbroglio, sans aucune considération des obligations qui incombent à l’Etat de s’acquitter des droits légaux des agents.

A la limite, tout ce que leur interlocuteur peut faire, c’est de promener régulièrement les délégués syndicaux illégitimes en jouant sur les jetons de présence et d’autres allonges financières…

Jonas Eugène Kota

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