Ce jeudi 26 janvier 2023 à Lubumbashi, Moïse Katumbi Chapwe a obtenu sa carte d’électeur, ce qui lui donne accès dans l’arène électoral pour les joutes de décembre 2023. Le Président national d’ensemble pour la République marque là une belle avancée par rapport au précédent cycle électoral où, contraint à l’exil, il n’avait pas pu participer au processus électoral.
Le précieux petit carton devrait également constituer un sauf-conduit pour Katumbi Chapwe quant à la possibilité, pour lui, de candidater à la magistrature suprême comme il a été adoubé par le congrès de son parti. L’ancien Gouverneur du Katanga unique est, en effet, la cible d’un débat sur la congolité et la race, qui tend à l’exclure de la possibilité légale de postuler pour la magistrature suprème.
Désormais carapacé aujourd’hui, Katumbi avait déjà fait l’objet de ce débat lors des élections de 2018 où même des documents d’état civil avaient été fabriqués pour l’exclure du circuit en plus de l’escalade judiciaire sur un vieux dossier sur l’immobilier. Mais à ce sujet, il ne semble pas sorti de l’ornière, puisqu’il a dû encore faire face à une démarche similaire dans l’affaire qui l’oppose au sujet français Beveraggi.
Un dossier où est clairement apparu des mains politiques relevant de l’Union sacrée, la famille politique du chef de l’Etat en fonction, que Katumbi a quittée il y a peu, avivant les attaques dont il était l’objet depuis plusieurs mois, lorsque lui et ses sociétaires ont refusé de cautionner les dérives de gouvernance du team politique auquel ils appartenaient pourtant.
Jusqu’où ira Katumbi ou, plutôt, jusqu’où n’ira-t-il pas ? Katumbi aux élections pour la magistrature suprême constitue aujourd’hui toute une problématique qui joue l’expérience électorale accumulée par la RDC depuis trois cycles électoraux. L’obtention, par lui, de la carte d’électeur, devrait sortir ses pourfendeurs du bois pour que l’opinion connaisse le fin mot de ce non-débat.
En attendant, c’est une foule d’une importance significative qui l’a accompagné pour son enrôlement. Un bref moment de communion qui met prématurément les congolais dans le bain des élections.
JEK
