Élections 2023 : Enrôlement massif dans un désordre massif

On avait cru que la tournée des centres d’enrôlement effectuée lundi dernier par les hauts cadres de la CENI allait permettre d’y améliorer le travail et faciliter la tâche aux candidats à l’enrôlement. Mais au total, cette descente sur terrain n’aura servi qu’à gaspiller du carburant sans tenir compte du prétexte des économies avancé plus tôt par Denis Kadima, Président de la centrale électorale.

La journée du 4 janvier aura été symptomatique de ce souk qui, depuis le début de l’opération, fait vivre le martyr aux candidats à l’enrôlement. D’abord par le retard des agents devenu une pratique réglementaire. Des candidats sortis à 5 heures du matin ont bravé la pluie des petites heures de cette journée des martyrs pour voir arriver les agents vers 8h30. Il faut alors s’inscrire sur les listes et obtenir un jeton. Mais le préposé a déjà sur sa feuille quelques noms de fantomatiques candidats. Et lorsque vient le moment de l’appel , le préposé cite tantôt les numéros des jetons, tantôt directement des noms.

Le manège fait monter la tension, mais rien n’y fait. Il faut soit se résigner et attendre son hypothétique tour, soit s’en aller, la colère visible sur les narines.

Pour ceux qui restent, ils doivent s’armer de patience pour continuer à supporter le manège de l’appel des noms et des numéros de macaron ou voir passer de nouveaux arrivés qui revendiquent chacun une priorité abracadabrantesque. C’est soit un chirurgien qui doit aller opérer un cas critique mais que l’on retrouve au bistrot du coin après avoir obtenu sa carte d’électeur ; soit un agent de l’État qui doit voyager en équipe d’avance d’une haute autorité , soit encore un ingénieur de l’OVD qui doit aller superviser les équipes qui travaillent sur une route qui risque de se couper en deux, etc.

Dans tous les cas, au bout du compte, candidat patient, prioritaires, imaginaire ou autre, tout le monde doit affronter un même adversaire plutôt coriace : la lenteur. Un adversaire au système de jeu toujours difficile à cerner pour savoir s’il vient de l’opérateur de saisie formé ou parachuté d’un parti politique, ou de la machine dont les performances ont prétendument été améliorées. Ce qui est sûr, c’est que chacun repartira la tête bourrée de doutes sur la photo de sa carte obtenue de haute lutte. On leur a dit que c’est pour faire des économies par rapport à l’identification. Mais personne n’explique pourquoi, en fait de photo en noir et blanc il s’agit beaucoup plus d’une caricature.

Ce 4 janvier, les centres qui ont ouvert vers 8h30 libéraient les enrôlés au rythme moyen de 35 minutes au terme d’un véritable parcours du combattant. Un parcours où il fallait également jouer des cordes vocales pour se faire expliquer pourquoi la machine rejette les duplicata des précédentes cartes d’électeurs, pourquoi le pré-enregistrement sur l’application PreRap n’est pas pris en compte, pourquoi, pourquoi, pourquoi, etc.

JEK 

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