IXèmes jeux de la Francophonie : En juillet 2021, l’OIF alertait déjà sur les cadavres dans les placards du CNJF

Fin juillet 2021, l’OIF avait produit un rapport dénonçant des dépenses non justifiées, le manque de transparence dans l’exécution des dépenses, des retards dans les travaux, etc dans le chef du Comité national des jeux de la francophonie (CNJF) dirigé par Didier Tshiyoyo. Ce rapport, qui portait sur les états financiers de 2020, relevait également des cas d’irrégularités et de « dysfonctionnements dans le dispositif mis en place par le Président Félix Tshisekedi pour superviser l’organisation de la IXème édition des Jeux de la francophonie. »

Evoquant, par exemple, le contrat pour la construction du village des jeux, l’OIF notait qu’initialement budgétisé à Usd 41 millions, ce coût avait « littéralement explosé » pour caracoler dans les Usd 113 millions. Et en avril 2021, l’OIF alertait sur plusieurs mouvements financiers suspects.

Lire notre précédent article à ce lien : https://congoguardian.com/2022/11/14/ixemes-jeux-de-la-francophonie-grosses-hypotheques-sur-kinshasa/

L’OIF indiquait, en effet, que Didier Tshiyoyo, responsable du Comité national d’organisation de ces jeux (CNJF), aurait retiré à son propre nom, « d’importantes sommes d’argent en espèces des comptes ouverts au nom du CNJF ». « Il pourrait être utile de préciser et de communiquer le numéro du compte bancaire dédié aux IXèmes Jeux de la francophonie », se préoccupait l’OIF qui relevait aussi, dans le même rapport financier de 2020, le cas de 961.000 dollars américains dépensés. Une sommes qui, cette année-là « n’est pas justifié, au vu des activités très réduites menées par le CNJF ».

Autre constats : le budget des investissements est passé de 36 millions à 93 millions d’euros. Et le CIJF s’inquiétait alors de ce que la gestion et l’organisation du CNJF « reste fragile et manque de maîtrise ».

Un autre point d’inquiétude est lié aux retards accumulés alors et qui « risquent d’entamer désormais la qualité du dispositif organisationnel ». Sans oublier le volet administratif avec de la paperasse non signée et incomplète. Aucun des contrats signés alors par Tshiyoyo ne portait la mention obligatoire « Approuvé par la Direction générale des marchés publics ».

Le cas du stade Tata-Raphaël dont le coût des travaux confiés au consortium de l’Alliance des bâtisseurs congolais (ABC) était évalué à Usd 11 millions, mais dont les délais d’exécution n’ont pas souvent été précisés, laissant planer des inquiétudes quant aux retards encourus.

Globalement, les experts de l’OIF avaient constaté que le CIJF ne disposait pas de cahier des charges pour les appels d’offres ou à la contractualisation de gré à gré, formule qui était la plus prisée par la direction du CNJF. Elle estimait aussi que les conditions d’octroi des marchés de construction ou de réhabilitation des infrastructures « ne respectent pas l’exigence de transparence inhérente aux grands événements internationaux ».

Le 28 avril 2021, la 19ème réunion du Conseil d’orientation du CIJF avait exigé au CNJF de fournir des preuves de la conformité avec les réglementations financières relatives à la de gestion des fonds et à l’attribution des contrats, notamment. L’examen des pièves fournies avaient révélé que près de 90 % d’entre elles étaient « incohérences », comportaient des « manquements » ou accusaient des « des fragilités juridiques ».

Depuis, Didier Tshiyoyo et son équipe ont été remplacés par une nouvelle équipe dirigée par Isidor Kwandja Nyembo, mais sans qu’aucun audit ne soit diligenté sur la gestion précédente.

JDW

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